11. Et si vous avez des recommandations à ajouter …

40 recommandations, c’est beaucoup. Mais l’école a besoin de bonnes fées. Ajoutez vos voeux sur notre liste Framapad …

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10. Discuter la conclusion et donner la vôtre

Notre proposition repose sur deux axes :
 
·         des enseignements numériques : l’informatique en 3e, l’option ISN pour toutes les filières, les humanités numériques à travers un bac général, la littératie numérique perfusant les enseignements disciplinaires
·          
·         un tissu éducatif élargi aux associations éducatives, aux collectivités locales, aux entrepreneurs du numérique, aux familles, et au monde numérique de l’open knowledge et de l’édition coopérative, des industries éducatives et des entrepreneurs de la filière numérique
 
Une recommandation générale conditionne la réussite de cette feuille de route : que l’initiative prenne source dans les établissements. Le projet numérique de chaque établissement, (ou plus exactement le projet d’établissement dans une école de l’âge numérique) est local, et humain. Il est riche des hasards et des rencontres : un collègue dont l’expérience phare donne envie aux autres de se lancer, un autre qui a vu la réussite et le plaisir des élèves augmenter, l’arrivée d’un nouveau chef d’établissement, un IPR (Inspecteur Pédagogique Régional) ou un IEN (Inspecteur de l’Education Nationale) pour qui le numérique va de soi…
 
Le web est lui-même une source de rencontres. Un professeur qui tombe sur une conférence TED du professeur Sugata Mitra[1] et qui se dit : « Pourquoi pas moi ? », et voici une classe de fin de primaire dans un bidonville de Mexico qui rafle le prix national de mathématiques[2]. 
 
Tout professeur est en puissance un expérimenteur, un chercheur, un créateur. Et tout élève aussi. Les groupes d’élèves discutent en permanence, élucident des problèmes, comparent, s’intéressent, affirment. Leurs professeurs guident, ajustent, stabilisent des raisonnements. La force de notre école est là.
Nous avons la conviction que la transition numérique est une transformation sociale, rendue possible par les technologies de réseau.
 
Ces technologies ont deux aspects : l’asservissement des individus qui pourraient bien être les robots actionnés par une gigantesque machine ; l’émancipation des individus qui trouvent dans la gigantesque machine les informations fraîches, accessibles, pertinentes pour l’intelligence, la relation, l’action. L’école est là pour développer le second aspect et faire que la gigantesque machine redevienne un projet maîtrisé. Instruire et éduquer signifie désormais instruire et éduquer dans un océan d’informations qui existe dans l’école même si aucun ordinateur ou tablette ne sont dans la classe.
 
C’est pourquoi nous pensons que le projet numérique ne peut émaner que de la pratique des enseignants, une pratique complexe et, typiquement, une pratique impossible à informatiser. Etre professeur suppose un discours contextualisé, une gestuelle pleine de sens, une animation multi-plans, une gestion d’interactions multiples, énormément de savoirs d’arrière-plan, et une culture savante capable de se décliner en de multiples reformulations… La valeur de cette compétence incorporée s’exprime dans le principe de liberté pédagogique des enseignants, un attribut qui jamais n’est remis en cause et trouve son exercice quels que soient les cadrages. Cela, c’est pour le cœur du métier. Mais bien des choses devraient être informatisées dans les établissements et cela soulagerait considérablement les professeurs, qui attendent de véritables interfaces de gestion du travail scolaire et de communication avec les multiples partenaires d’une classe et d’un établissement, par excellence espaces de projets. Le tabou de la correction automatisée de copies, la gestion des notes et des présences, la délégation d’exercices de mémoire à des répétiteurs informatiques, et même le suivi des courbes d’apprentissages des élèves, tout cela, les professeurs devraient regarder de plus près ce dont ils sont prêts à se séparer ou pas. Il en va de la protection de leur cœur de métier. Car il ne faut pas se voiler la face, le métier de professeur a commencé une guerre de qualité avec les écoles sans maître du web.
 
L’idée d’une telle guerre doit sembler absurde et fantaisiste à la majorité des citoyens qui pensent que l’institution scolaire est éternelle, en particulier dans le secondaire et le primaire. Bien des signes montrent la fragilité de l’école, l’échec de 20% environ des élèves,  la désaffection actuelle des familles, la désorientation face à 800 000 jeunes chaque année sortis sans formation de l’école, et sans sécurité sociale, sans emploi, sans même une inscription à Pôle emploi, et le manque de moyens de l’Etat et des collectivités locales qui s’adaptent à la pénurie et résistent à la déconsidération du corps enseignant dans les medias. Si on rapporte cela à l’ambition d’une économie numérique qui se fait fort de démontrer sa capacité à capter l’économie de l’éducation, il faut se préparer à de profondes mutations.
 
L’école en France en sortira plus forte et plus efficace, car elle va devoir affirmer son savoir-faire.
Cela implique que le métier de professeur accepte de se redessiner lui-même, en douceur, autour d’un élève qui, en quelque sorte, a la main, puisqu’il s’agit de son désir d’apprendre. Pour cela les professeurs et éducateurs doivent s’entourer. Des designers, des animateurs de projets, qui peuvent venir du riche tissu de l’éducation populaire, pourraient faciliter ce travail nécessairement créatif et créer, avec professeurs et élèves, des écosystèmes d’apprentissage numériques et physiques à partir des expériences que les établissements mettront en avant. Toutes les autres parties prenantes de l’éducation sont concernées : les familles au premier chef, les collectivités territoriales, et les industries culturelles et créatives de la filière éducative. Educateurs associatifs et entrepreneurs sociaux, éditeurs scolaires, pure players éducatifs (jeux vidéo, jeux sérieux, scénarios numériques etc), constructeurs de matériels et d’infrastructure, éditeurs logiciels…
 
La diversité des matériels répond à la diversité des pratiques. De la même façon que le BYOD (Bring Your Own Device) investit l’entreprise, il investira l’éducation. C’est aussi à cela que l’école doit s’adapter : permettre à chacun d’apprendre dans son environnement numérique personnel, en veillant – cela va sans dire – à ce que chacun dispose d’un équipement adapté. Cette question de l’équipement est cruciale bien sûr : l’équipement est prédictif de l’écosystème de formation qui sera installé par l’établissement, la collectivité. Et c’est précisément pour cette raison qu’elle doit se régler non pas de manière centralisée, mais à travers des négociations et des arbitrages entre les acteurs locaux (élèves, parents, collectivités, établissements), dans le contexte d’un projet précis, défini collectivement. 
 
La stratégie d’équipement doit soutenir la stratégie éducative dont la remotivation des élèves, leur réussite, sont les premiers objectifs, et accompagner la liberté pédagogique des professeurs, si ce n’est la décupler. Cela n’empêche pas de mesurer les résultats, d’accompagner scientifiquement des expérimentations par une politique publique de recherche. Il faut enfin redonner de la qualité, des systèmes de gestion et de communication à l’état de l’art, activant l’école et ne la plombant pas!       
 
C’est un très vaste chantier que la transition numérique scolaire : technique, créatif, imaginatif. Il pourrait devenir un fleuron, car contrairement à beaucoup de légendes, non, les autres pays ne font guère mieux en la matière. Aucun pays n’a coché à toutes les cases, la formation en informatique, l’équipement de qualité, la révolution éducative, l’émancipation des élèves, la liberté pédagogique accrue, l’anticipation de la gestion des big data de l’éducation…. 
Il est arrivé souvent au cours de notre longue immersion dans le champ de « L’Ed tech » que l’on nous dise : « Mais attention ! Cela n’a rien à voir avec la pédagogie ! Cela, c’est un sujet industriel ! ». Sous-entendu, les profs ne veulent pas de main-mise de l’industrie. Ailleurs nous avons entendu : « Mais vous êtes complètement idéologiques ! Vous ne serez pas crédibles si vous ne prenez pas le bout par l’industrie !  ». De fait notre industrie numérique éducative ne peut pas prendre son envol sans l’assise des usages, sans l’assise, disons-le, d’un marché national. Symétriquement l’école française, ses idéaux, sa qualité critique s’étioleront si son fond numérique, ses ressources, ses réseaux sociaux apprenants, ses plateformes d’enseignement n’entrent pas dans l’économie éducative mondiale.
 
La réforme du système scolaire n’est plus seulement le problème, déjà bien complexe, d’une administration. C’est le problème de la société entière, et ce n’est pas seulement un problème national. Toute l’éducation se réinvente en ce moment dans le monde, stimulée et reconfigurée par les industries et cultures numériques. Le défi pour la France tient dans cette alliance entre une certaine idée de l’éducation et son industrie, dans la convergence des intérêts économiques et la volonté de préserver le modèle social français. Cela suppose des collaborations étroites, in situ, le recours à des méthodes en vigueur dans les domaines les plus compétitifs de nos industries numériques. Le numérique c’est aussi cela : des environnements créatifs et participatifs d’innovations responsables. Et de l’éducation, chacun se sent responsable, d’autant que c’est notre souveraineté culturelle européenne qui se joue.

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9. Discuter le chapitre « Nouvelles industries de la formation »

L’Education nationale a pu se sentir maître du temps de sa propre transformation : les programmes orientent l’activité des professeurs, et se renouvellent au rythme voulu. La commande publique stimule la production de manuels, de matériels, de logiciels. Elle agit sur l’industrie, en injectant des fonds publics et en garantissant un marché pérenne. Les examens et concours s’imposent aux familles et assurent la toute-puissance régalienne de l’institution. Il n’en est plus, il n’en sera plus tout à fait ainsi. Le métronome s’est emballé. Une concurrence, une dérégulation sont en marche. L’Éducation nationale a fait une place à l’enseignement privé, tout en préservant des exigences et cadres partagés avec l’enseignement public. Elle a beaucoup moins traité avec le monde associatif, malgré des liens historiques avec l’éducation populaire. 
 
Aujourd’hui apparaît une offre bien différente, des entreprises d’éducation indépendantes, qui ont des services à vendre et ne cherchent aucune reconnaissance explicite de l’institution scolaire pour intervenir. Hors du sérail, elles ne se sentent pas impuissantes : fondées sur des services numériques, elles sont libres de leur offre. Leurs créateurs de ce fait se soucient apparemment peu d’être admis par les communautés éducatives. Ils se positionnent comme acteurs externes de l’école, qui ont décidé d’intervenir en s’adressant directement aux intéressés, familles et élèves, ou adultes. 
 
Leur message est clair : « l’Education nationale est trop compliquée à réformer ? Sortons de la sidération. Voici des façons simples et utiles, fondées sur les besoins des gens, d’entrer dans la formation du 21e siècle.» Le message est simplificateur, il gomme le processus de socialisation de face à face qui est le propre de l’éducation, mais il invite à répondre, et même à profiter de ce pragmatisme en l’enrichissant.
 
L’Éducation nationale doit comprendre ce nouvel environnement, qui prospère en analysant parfaitement la faille du système : l’égalité n’est plus assurée dans l’Education nationale, il faut reprendre à la racine la relation pédagogique. C’est sur le cœur de métier de l’éducation que cette nouvelle branche de l’économie numérique va prospérer : la connaissance des élèves, la compréhension de leur comportement, l’offre personnalisée, la relation. Elle le fera entre autres à partir de l’analyse des données personnelles et sous la forme de l’adaptive learning. 
 
Aux portes des écoles et lycées, des universités et grandes écoles, commencent à fructifier en France des entreprises de taille et de vocation diverses, éditeurs de logiciels, créateurs de nouveaux services éducatifs (tutorat en ligne et de face à face, kits pédagogiques). Leur multiplication ne peut pas laisser indifférente l’institution scolaire : l’éducation intéresse des acteurs industriels d’un nouveau genre, qui sans antériorité aucune dans le milieu, bousculent les professionnels de l’éducation, professeurs, éducateurs, éditeurs. 
 
Leur apparition signifie que l’éducation est identifiée comme un secteur d’activité profitable en croissance, laissé en jachère, que de nouveaux modèles d’affaires peuvent investir facilement. Ce que font ces entreprises. Qu’elles aient 10 ans ou deux mois, leurs dirigeants ont tous l’atout d’une expérience de l’économie numérique : pour créer de la valeur, la relation profilée, le réseau social, l’analyse des données, font plus que le savoir de métier de l’enseignement. Ce savoir, ces conquérants le récupèrent ou le récupéreront. Ils sont attractifs pour beaucoup de professeurs, d’élèves et de familles.

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8. Discuter le chapitre « Accompagner l’explosion des usages éditoriaux »

 

L’édition scolaire a un rôle central pour apporter aux professeurs des propositions de contenus en conformité avec les programmes. Acteur majeur de l’interprétation des programmes, elle demeure au cœur de la liaison entre les professeurs et les élèves, en particulier dans le « travail à la maison ». 

 
Les éditeurs scolaires sont en charge de traduire des programmes nationaux, appliqués dans l’ensemble des établissements scolaires de la maternelle au lycée. Des programmes élaborés par le Conseil supérieur des programmes depuis la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la République de Juillet 2013. Le rôle de l’éditeur est de documenter ces programmes en contenus attirants, adaptés, et d’en faire l’outil de travail familier des professeurs comme des élèves. Il s’agit tout à la fois de rechercher, créer et sélectionner des contenus en fonction de leur qualité et de leur pertinence ; d’organiser et architecturer des savoirs et des savoir-faire en fonction de démarches pédagogiques et de modalités d’évaluation, de les structurer en adéquation avec les publics utilisateurs, de définir une charte graphique en adéquation avec l’intention pédagogique et l’âge des élèves… C’est une responsabilité essentielle, car le manuel scolaire est un objet social. Il constitue un repère commun aux enseignants, aux élèves et aux parents, et à travers lui, les éditeurs traditionnels disposent non seulement d’un accès massif à la société mais aussi d’un « capital réputation », si ce n’est confiance, important. Il véhicule aussi des normes et des valeurs sociales, comme l’ont démontré les récents débats sur les manuels scolaires et l’égalité femmes-hommes[1]. Comme les professeurs doivent s’entendre dans un établissement sur le choix d’un manuel, cela favorise le plus petit dénominateur commun et laisse peu de place aux manuels originaux[2]. Le secteur de l’édition, comme tant d’autres, est profondément bousculé par l’entrée du numérique dans l’enseignement. Cette irruption est d’autant plus déstabilisante que l’édition scolaire fonctionne historiquement dans un marché très particulier, bien différente de celui de l’enseignement supérieur par exemple. En effet, ce marché est historiquement régulé par la commande publique, au rythme du renouvellement des p
rogrammes. Tout en étant hautement concurrentiel, il bénéficie d’une clientèle assurée. 
 
Plusieurs transformations, dans lesquelles le numérique joue un rôle essentiel, ont amené depuis quelques années le secteur de l’édition à innover. Un premier facteur est lié au fait que de nouveaux entrants accèdent au marché scolaire. Les éditeurs scolaires doivent faire face à des offres sous forme numérique concurrentes, émanant de multiples acteurs[3] ; un second facteur est lié à la production de données attachées à ces nouveaux vecteurs de transmission et d’apprentissage que sont les supports numériques, et aux activités économiques et scientifiques nouvelles que ces données suscitent. Il semble que nous ne soyons qu’aux prémices et que l’édition scolaire doive mener une véritable reconfiguration pour être le vecteur d’une littératie et d’une citoyenneté numérique des générations à venir.

 

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7. Discuter le chapitre « Relier la recherche et l’éducation »

 
Il est impossible de penser les changements pédagogiques à l’école et dans le secondaire liés à la technologie numérique indépendamment des transformations que cette technologie nécessite également dans le monde de la recherche et de l’enseignement supérieur. En premier lieu, les enseignants de l’école et du secondaire sont formés dans ces universités. D’autre part, c’est dans le monde de la recherche que se réfléchissent les conditions même d’élaboration des savoirs. Or celles-ci sont profondément bouleversées. C’est sur ce dernier point que nous appelons ici l’attention et ouvrons des pistes d’action. Il est grand temps de tisser un lien étroit entre la recherche et l’enseignement fondamental, d’expérimenter de nouvelles méthodes d’apprentissage, d’insuffler des mutations concrètes justifiées par des résultats scientifiques, et de les diffuser au sein de l’école.
Des savoirs reconfigurés par et avec le numérique
 
Au-delà des transformations de la relation pédagogique qu’il rend possibles, le numérique reconfigure et reconfigurera bien plus encore dans les années à venir la nature même des savoirs enseignés à tous les niveaux du système éducatif, tout comme il modifie et modifiera la vie de laboratoire et les conditions de la recherche dans toutes les disciplines.
 
Le numérique n’est pas un moyen pour les savants ou les apprenants : il constitue le nouveau milieu mnémotechnique du savoir sous toutes ses formes, au sein duquel savants et apprenants doivent apprendre et réapprendre à penser – tout aussi bien qu’à vivre – : la numérisation qui se produit depuis l’apparition du world wide web à une vitesse sans cesse croissante bouleverse en effet les savoir vivre et les savoir-faire autant que les savoirs théoriques et formels. 
 
Un tel bouleversement résulte du fait que le numérique reconfigure les différents codes (langue, écriture, systèmes de signes et d’inscriptions ou d’enregistrements en tout genre) et les pensées dont ils étaient les milieux, tout comme l’apparition de l’écriture constitua un nouvel âge des langues, et comme les langues constituèrent des univers de pensée.
 
Un savoir, quelle que soit sa forme – que ce soit un savoir-faire, un savoir vivre, un savoir théorique ou académique – est avant tout ce qui se transmet de génération en génération : c’est une mémoire collective. Une telle mémoire suppose des supports de conservation et de transmission dont on sait depuis un bon siècle qu’ils ne sont jamais de simples moyens de transmission : les supports d’enregistrement des savoirs contribuent à modifier les savoirs, ils les constituent. En effet, lorsque les conditions d’élaboration des savoirs se transforment, ce qui est le cas de façon flagrante avec le numérique, les savoirs eux-mêmes se transforment. Les technologies linguistiques modifient ainsi en profondeur les rapports au langage et les savoir linguistiques afférents. Il en va de même de la géographie humaine transformée par les « territoires numériques » – et tous les territoires dont les habitants sont équipés de terminaux numériques sont des territoires numériques.
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6. Discuter le chapitre « Vivre l’école en réseau »

 

L’éducation a toujours bénéficié d’apports qui ne venaient pas de l’école. Les deux termes d’ «  instruction » et d’ « éducation » désignaient ces deux aspects différents, l’instruction revenant à l’école avec un accent mis sur les savoirs, l’éducation touchant les savoir-être, et confiée à la transmission familiale. La distinction n’est pas ferme, la vie associative et l’éducation populaire, les médias, les expériences de vie concernant tant l’instruction que l’éducation. Elle ne reproduit qu’imparfaitement la façon dont se mêlent savoirs sociaux, savoirs de méthode, modes de raisonnement, désir d’apprendre et contenus à proprement parler. La coupure entre éducation formelle (apprentissages explicites scolaires) et éducation informelle (apprentissages implicites scolaires et non scolaires) est de plus en plus vaine. Toute la journée les élèves reçoivent en abondance via leur smartphone des informations extérieures à la classe ou à leurs manuels, même dans le temps scolaire. Professeurs et parents y voient des dérivatifs à l’attention et des contournements de la loi scolaire. Ce sont aussi des ressources pour apprendre volontairement, avec curiosité et responsabilité. Il est fréquent pour le professeur de faire cours devant des élèves qui vérifient, complètent ou contredisent ses dires en consultant leur smartphone, comme une condition de l’écoute. 
De fait l’école est ouverte aux grands vents du web qui distribuent inégalitairement leurs bienfaits, les avantages sociaux jouant à plein dans le tri des sources et la lucidité des usages. Si ces influences diverses sont un facteur positif d’ouverture et de variété, elles signalent de nouveaux risques d’inégalités. Elles signalent aussi que le temps de la légitimité souveraine de l’école est passé. La robustesse de notre système éducatif va dépendre de la capacité des professeurs et des éducateurs à être les chefs d’orchestre d’apprentissages qui débordent les programmes, qui débordent les disciplines scolaires, qui débordent les examens.
Ces apprentissages qui ne passent pas complètement par l’école sont fondamentaux pour le futur des élèves. Ils stimulent des compétences de coopération, de partage, de créativité. Ils concernent une aptitude à la vie sociale future telle qu’elle se dessine, complexe, exigeante et sans sécurité. Les élèves apprennent seuls sur le web, par exemple, par des tutoriaux, des séries en V.O, par Wikipedia, par des jeux pédagogiques comme Code War[1] ou encore de grandes expériences de sciences citoyennes comme GalaxyZoo[2] ou Fold It[3]. L’école doit stimuler plus encore un « apprendre à apprendre » et un « apprendre à créer », vitaux dans le futur. La littératie numérique oriente la pratique pédagogique vers plus de partage et plus de coopération entre les élèves. Cette évolution ne suffit pas : la société scolaire, l’institution scolaire, doivent également entrer dans la société numérique, une société que les technologies de réseau font évoluer vers les connexions, les convergences et les concertations. 
La classe est ouverte sur l’extérieur et les élèves sont habitués à ce que l’école sollicite leur expérience issue d’observations de la vie courante. L’école est en prise sur le hors école. Les classes passerelles, les expériences de socialisation intergénérationnelle, les réseaux sociaux de professeurs, le travail pédagogique coopératif et les échanges de séquences pédagogiques, autant de signes d’une école ouverte. Face aux enjeux d’une transition numérique doublée d’une crise scolaire, les équipes pédagogiques vont avoir besoin de s’appuyer encore davantage sur leur environnement (numérique et sur le territoire) d’associations, d’entreprises et d’autres établissements et acteurs éducatifs. Une des raisons essentielles est que l’éducation numérique s’organise autour des élèves, autour de leurs usages réels qui sont profondément transformateurs : leur activité d’apprentissage est multipolaire. Ce continuum numérique demande de nouveaux rendez-vous éducatifs.
Notre crise scolaire appelle en effet un tissu éducatif large et bienveillant. L’école cherche une nouvelle alliance, pour mettre en place les régulations, les contributions et facilitations qui vont l’aider à retrouver son souffle et à apporter à la société un soutien pour préparer le futur. Trois défis essentiels sont posés : le défi de la coopération, c’est-à-dire les appuis nouveaux dont les élèves et les professeurs ont besoin ; le défi de la gouvernance, c’est-à-dire les liens plus forts avec les collectivités territoriales, les communautés de parents, les associations et les collectifs d’élèves ; le défi des techniques, c’est-à-dire la proposition d’un écosystème de services et de fonctionnalités qui soit inspirant pour les usages et maintienne le rayonnement culturel français dans un univers de ressources numériques en passe de se mondialiser.
Le défi de la coopération: la classe ouverte 
 
Un foisonnement de modalités éducatives tisse un continuum entre l’école et la ville. Ces modalités ont montré leur efficacité à propos d’un sujet majeur, le décrochage et la démotivation. Des coopérations avec les associations peuvent relancer la lutte contre les inégalités scolaires parfois même au sein même de l’école. Les équipes éducatives peuvent envisager un enseignement qui ne reposerait plus uniquement sur la forme canonique de la classe. 
La démotivation scolaire

La démotivation scolaire est une alerte, elle donne l’impulsion pour un renouveau, nouvelles formes d’école, formations associatives, fab labs (laboratoires de fabrications) en réseau, qui peuvent nourrir l’école et montrer aux équipes éducatives l’énergie des élèves quand on les laisse exprimer leurs projets. En janvier 2014, le Ministère a publié un plan de lutte contre l’absentéisme et le décrochage, qui appelle à «  l’innovation et l’expérimentation » pour diminuer le sentiment « d’enfermement » qu’expriment les élèves décrocheurs. Le décrochage et la démotivation passive et silencieuse pèsent sur la vie psychique, l’estime de soi et sur la confiance dans le futur. Les élèves dans leur grande majorité s’ennuient dans le secondaire. L’école française réagit mal à l’échec de 20% de ses élèves. Elle n’a pas de politique de prévention. Des associations ont expérimenté des remédiations par le numérique : apprendre à créer son site web, à éditer ses textes, à développer son activité ; mais aussi enseigner à d’autres ce que l’on sait faire en informatique, découvrir des métiers créatifs, se retrouver en situation de réussite et découvrir ses propres moyens. La lutte contre le décrochage en s’appuyant sur le numérique a apporté des exemples extraordinaires de remotivation. Le décrochage est un symptôme des décalages entre les élèves et l’école. Il est aussi un laboratoire pour sa transformation. Et de multiples actions dont certaines sont décrites dans le chapitre précédent apportent une conviction : en invitant les élèves à se fixer des buts élevés qui leur sont propres, et en leur donnant la liberté et les moyens de tenter de les atteindre la motivation peut être très forte.

 

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5. Discuter le chapitre « Oser le Bac Numérique »

Parmi les solutions envisageables pour que notre système éducatif tire parti du numérique, le bac Humanités Numériques en est une. L’intention est que ce bac serve à la fois de symbole, de catalyseur, et de banc d’essai.
 
Il s’agit d’inventer « le bac de l’individu créatif de la civilisation numérique ». Ce bac est par essence le plus général des bacs généraux puisqu’il se positionne au croisement des sciences, lettres, et sciences humaines et sociales, en décloisonnant ces champs du savoir. Son but est de revisiter les humanités dans toutes leur richesse et leur modernité, en s’appuyant sur les sciences et techniques du numérique. 
 
Par ses orientations culturelles et créatives, ce bac sera parfaitement accessible aux littéraires et adoucira la coupure du lycée entre littéraires et matheux, en démontrant que l’on peut réussir dans les techniques et services numériques sans être nécessairement fort en maths. Et sans doute des compétences inattendues se réveilleront. C’est donc un préjugé qui tombera, en particulier concernant les filles, qui dès 15 ans ont tendance à renoncer aux filières scientifiques et techniques. Des élèves démotivés qui n’auraient pas éprouvé un sentiment de découverte dans leurs études précédentes sont aussi susceptibles de se trouver en phase avec leurs goûts. En formant aux humanités numériques des publics plus variés et moins formatés, l’enseignement irriguera les formations supérieures en informatique (ouverture des profils d’ingénieur) et dans les métiers de la création (meilleure formation conceptuelle, technique, sociologique pour le design, le graphisme, le journalisme).
 
Le monde numérique est né de ruptures apportées par un flot soutenu d’inventions et des progrès scientifiques et techniques de l’informatique. L’informatique est donc enseignée dans le bac HN à commencer par la programmation, découverte à travers des projets au service des humanités. Les autres aspects de l’informatique (les machines, l’information, la pensée algorithmique) sont aussi enseignés, là aussi en privilégiant leurs liens avec les humanités.
 
Au-delà de ces dimensions scientifiques et techniques, la révolution numérique met en jeu d’autres dimensions, notamment économiques, sociales, culturelles, artistiques. Ces différentes dimensions se doivent d’enrichir les contenus du bac HN. L’accent est mis moins sur la couverture d’un programme extensif (totalement irréalisable) que sur les buts véritables de l’enseignement comme : découvrir le monde, apprendre à apprendre, apprendre à résoudre des problèmes, dans un environnement reconfiguré par les savoirs et les techniques numériques. Plutôt que d’enfermer les enseignants dans des programmes ou des méthodes d’enseignement précis, préformatés, des objectifs généraux sont donnés et une grande liberté leur est laissée. On peut imaginer qu’à partir d’un référentiel et d’un programme, les équipes d’établissements et de groupes d’établissements configurent le projet en fonction des compétences et des envies des enseignants, et des partenaires possibles selon les points forts de l’économie numérique du territoire.
 
Sans préjuger de ce que seront des programme et référentiel, on peut imaginer deux ancrages :
  • celui des industries     culturelles et créatives, avec une initiation aux techniques, et une      compréhension du web design, du game design, des expériences immersives,    de la conception 3D, de l’internet des objets, des techniques de     prototypage rapide et d’impression 3D, de datavisualisation…
  • celui des industries du big      data de ses techniques et de ses applications sociales dans la santé,      l’environnement, les sciences, la politique, le commerce, la gestion, la   recherche…
 
Il s’agit  d’enseigner autrement, avec des pédagogies orientées autour de projets surtout collaboratifs, des classes inversées, des supports numériques (MOOCs), par essais-erreurs (naturels en informatique), et ce en croisant le plus possible les disciplines. La littératie numérique (Cf. Chapitre précédent), loin de se rajouter à des champs disciplinaires, ou d’être un « supplément d’âme » aux enseignements classiques, traverse ainsi l’ensemble des pédagogies.
 
Le bac HN place aussi au cœur de son projet l’esprit d’entreprise, le design, l’innovation sociale, l’économie du partage, le Do it Your self, l’émancipation (empowerment )
 
Il cultive un certain nombre de valeurs essentielles : 
  1. Collaboration et      participation par le biais de projets ambitieux et concrets. 
  1. Ouverture sur le monde par      exemple via des partenariats avec des entreprises ou des associations pour      encourager l’esprit de création, d’innovation. 
 
La réalisation d’un bac aussi ambitieux nécessitera le travail, la coopération et l’enthousiasme de tous, notamment de professeurs qui enseigneront l’informatique de professeurs des humanités, et d’« innovateurs pédagogiques ». Il devrait permettre de participer activement à la constitution du vivier de futurs concepteurs, de futurs cadres, artisans, etc., actifs capables de produire du changement, d’innover. 
 
Une chance pour les non matheux 
 
Il nous a paru important de faire, pour ce nouveau Bac, le choix des humanités en rupture avec l’idée reçue que le numérique est surtout important pour les scientifiques. Le numérique est pour tous les élèves. De plus, le bac L est aujourd’hui déconsidéré (16% des élèves de Bac général, en baisse), alors qu’il offre une formation dont notre société a toujours autant besoin. La fertilisation des humanités avec le numérique peut être un levier de revalorisation essentiel. Par ailleurs, la recherche a démontré que les humanités renouvellent leurs concepts comme leurs méthodes en profondeur au contact du numérique, en particulier dans le champ de la géographie, de la linguistique mais aussi de la sociologie, l’histoire, la littérature, etc. (Cf. Chapitre 5). Il est plus que temps de faire bénéficier les élèves intéressés par les sciences humaines et sociales de ces avancées.

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4. Discuter le chapitre « La Littératie à l’âge numérique »

Le terme de littératie numérique, traduction de la « digital literacy » anglo-saxonne, est encore peu utilisé en français, même si son usage se développe de jour en jour. Certains lui préfèrent par exemple « culture numérique », d’autres « éducation aux médias et au numérique ». 
 
Nous l’avons choisi pour 2 raisons :
–       il marque une rupture par rapport aux approches historiques de l’éducation aux médias où l’apprenant était essentiellement en position de « consommateur » d’information
–       il insiste sur le fait essentiel suivant : pour qu’un individu puisse être acteur de sa vie dans un monde numérique, il a besoin bien entendu d’un certain nombre de connaissances, mais plus encore de compétences, de méthodes qui sont porteurs d’une transformation du rapport même aux savoirs et aux apprentissages.
 
Les savoirs et compétences qui forment le socle d’une littératie numérique sont par essence mouvants, dans la mesure où ils évoluent au double rythme trépidant de l’innovation technologique et des usages. Aussi nous ne cherchons pas ici à redéfinir ce que serait le référentiel idéal d’une littératie numérique, car il deviendrait vite obsolète. Dans une première partie, nous insisterons sur l’existant et sur ce qui nous apparait comme trois de ses faiblesses, en envisageant comment les faire évoluer pour mieux jour le rôle de socle pour la littératie numérique. Dans une seconde partie, nous nous concentrerons sur les apports potentiels du numérique aux pédagogies existantes. Cette dimension nous semble fondamentale et libératrice pour les équipes pédagogiques. En effet, il ne s’agit pas d’une surcharge de savoirs qui viendraient s’ajouter à programme déjà très lourd. La littératie numérique, parce qu’elle est plus de l’ordre des compétences et des méthodes que des connaissances, constitue d’abord une opportunité pour les enseignants, les documentalistes, de diversifier, amplifier, prolonger leurs approches pédagogiques. La littératie numérique par nature fait bon ménage avec toutes les disciplines et peut s’enseigner de façon transverse, sans grignoter sur le temps d’acquisition des connaissances propres à chaque matière (les aspects plus techniques étant intégrés dans le cours d’informatique, cf. chapitre sur l’informatique). Elle constitue une véritable opportunité pour les enseignants, les documentalistes, car elle leur permet de diversifier, amplifier, prolonger leurs approches pédagogiques.
 
Par ailleurs, parce qu’elle induit une forme de changement culturel dans le rapport aux savoirs et aux apprentissages, la littératie numérique – et de nombreuses pratiques déjà en place en témoignent –, apporte des réponses inédites pour accompagner les enfants les plus fragiles, les plus en mal-être dans le monde de l’école.

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3. Discuter le chapitre « Enseigner l’informatique, une exigence »

 
On enseigne pour permettre aux enfants de comprendre le monde qui les entoure, d’y trouver leur place comme professionnels et comme citoyens, et d’agir sur ce monde. Peut-on désormais le faire sans connaître de l’informatique ? Non évidemment ! Nous vivons, travaillons, jouons, apprenons, entourés de machines et de systèmes qui manipulent de l’information et des connaissances, nous assistent dans nos tâches quotidiennes, parfois même décident pour nous. La métamorphose numérique touche tous les secteurs, toutes les organisations, tous les métiers et la plupart des actes de la vie quotidienne. Elle touche aussi la connaissance elle-même, la manière dont elle se produit, se diffuse, s’acquiert, se met en œuvre dans toutes les disciplines. Dans toutes les disciplines, la recherche est également métamorphosée par les outils d’exploration et de production issus de l’informatique, ainsi que par la pensée informatique. L’enseignement doit évidemment refléter ces métamorphoses.
En France, la nécessité d’un tel enseignement s’est récemment imposée, et une dynamique positive s’est développée, autour d’une prise de conscience de la société et des décideurs, avec des initiatives comme le cours d’« Informatique et Sciences du Numérique » (ISN) en terminale. Mais cela reste insuffisant. L’enseignement de l’informatique doit se développer au sein de l’Education nationale et à tous les niveaux : à l’école primaire avec la pensée informatique, au collège par le biais d’un cours de programmation en troisième, et au lycée par la généralisation déjà prévue du cours d’ISN à toutes les terminales générales et technologiques. Afin de créer des citoyens en capacité d’agir dans une société numérique, maîtrisant plutôt que subissant les transformations liées au numérique, l’informatique doit être enseignée à tous. 
L’enseignement de l’informatique présente aussi un autre avantage : il repose sur une pédagogie plus collaborative, autour de projets, autour d’apprentissages fondés sur des expériences essai-erreur. Au sein de l’Education Nationale, l’introduction de l’informatique est donc aussi l’occasion de s’ouvrir à de nouvelles formes de pédagogie. 
La mise en place de cet enseignement ne peut s’effectuer qu’en combinant une volonté politique forte, la prise en compte des contraintes (notamment budgétaires), et l’appui sur l’énergie et l’engagement des enseignants en place et en formation. Un de ses aspects essentiels est notamment la formation des professeurs. 
Le Conseil National du Numérique a voté en 2013 un avis sur l’enseignement de l’informatique[1], proposant de contribuer à une réflexion focalisée sur la méthode qui permettra d’atteindre un objectif simple : 
« Généraliser d’ici trois ans l’enseignement de l’informatique depuis l’école jusqu’au lycée. » 
Dans le texte présent, nous précisons cette recommandation.
Former les citoyens d’une société numérique
Il s’agit avant tout d’initier à la « pensée informatique » (voir encadré) qui est indispensable pour :
  • Comprendre de nombreux objets de      la vie quotidienne (comme un téléphone, une transaction bancaire, ou la      logistique d’un aéroport) mais aussi toutes sortes de phénomènes des      sciences du vivant, de l’économie, de l’urbanisme, du climat… 
  • Se préparer aux métiers de demain,      qu’il s’agisse de ceux des entreprises du numérique ou des secteurs de      pointe, ou des autres, même les moins techniques, qui sont ou seront      transformés par l’informatique.
  • Collectivement, prospérer dans une      économie numérique où l’innovation et la capacité à coopérer constituent      l’un des principaux facteurs de compétitivité.
  • Ne pas subir passivement, en tant      qu’utilisateur, usager ou consommateur, les décisions d’un «      programme » ou d’un « système informatique » sans être      capable de les comprendre, de les contester ou les discuter, voire de les      modifier.
  • Etre en mesure de décoder, en tant      que citoyens, les jeux de pouvoir à l’œuvre dans la société numérique, de      préserver sa vie privée et son autonomie, de prendre part à des décisions      collectives qui mobiliseront de plus en plus de données et de calculs.
 

Ce sont ces défis qu’exprime l’injonction de Douglas Rushkoff[2] « Programme ou sois program­mé ! ». …..

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2. Discuter la « vision » : Rendre l’école désirable

Notre pays est embarqué dans la transition numérique. L’industrie, la culture, l’économie, la vie sociale se transforment. Le futur est incertain et le restera. Les métiers changent vite et continueront de le faire. Une grande responsabilité pèse sur le système scolaire : former les jeunes à cette transition. Plus que leurs parents, les futurs adultes devront développer leur capacité  d’apprentissage, d’adaptation, de création, tout au long de leur vie. Ils auront à relever des défis majeurs, à la fois individuels et collectifs. Ils devront s’adapter à des changements mondiaux dont nous ne faisons que pressentir l’importance. Ils auront à déployer beaucoup d’initiative et de créativité. En particulier, ils évolueront dans des environnements beaucoup plus informatisés et connectés qu’aujourd’hui. Ces techniques, ils s’en serviront. Ils les transformeront. Ils contribueront à les développer et à en imaginer les usages. 
 
La transition numérique concerne toutes les dimensions de la formation : les contenus d’apprentissage, la façon d’apprendre, les compétences visées, comme la capacité à innover et l’esprit de projet. L’introduction du numérique à l’école doit sortir de sa phase expérimentale et passer à grande échelle. Encore faut-il ne pas se tromper : si les équipements et les classes connectées sont centraux pour la pédagogie et également pour l’industrie, ils ne sont qu’un angle de changement : seuls, ils ne produisent rien, quand ils n’accentuent pas les tensions de notre système éducatif. C’est toute la vie scolaire, la classe, le temps scolaire hors école qui sont impactés. Le système scolaire ne peut pas réussir seul. Il doit s’aider de liens plus constants avec son environnement, les collectivités locales, les associations, les entreprises. ……

 

 

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