Le talon d’Achille des MOOC

Lors de la Conférence annuelle de l’EFMD qui s’est tenue à Bruxelles du 9 au 11 juin 2013, la question des MOOC (Massive Open Online Courses) a été évoquée par de nombreux intervenants.

Il faut dire que, depuis leur apparition il y a seulement un an, ces dispositifs bousculent l’environnement de l’enseignement supérieur en management. Ils amènent les acteurs, et en particulier les Business Schools, à questionner leur modèle.

Face au bouleversement possible du modèle de l’enseignement supérieur, l’analyse de David A. Wilson lors de cette conférence était très attendue.

En qualité de Président et CEO du Graduate Management Admission Council (GMAC) (1) depuis 1995, il est particulièrement bien placé pour analyser la montée en puissance de ce modèle émergent, sa réception par les étudiants mais également pour comprendre les modalités d’évaluation liées à ces enseignements en ligne.

Pour David A. Wilson, c’est précisément sur ce dernier point que le bât blesse. S’ils ne délivrent pas (encore) de diplômes, les MOOC ont pour objectif l’acquisition de compétences, validées par des certificats. Or, la question de l’identification et de la traçabilité des participants n’est pas réglée par les systèmes actuels.

Autant dire que rien ne permet aujourd’hui de garantir avec certitude que le postulant à un emploi qui présente des certificats de cours soit bien celui qui a suivi le MOOC. Et dans ce domaine de l’identification, le Président de GMAC a une expérience incontestable: il fait réaliser chaque année plusieurs centaines de milliers de tests GMAT et doit systématiquement s’assurer de l’identité des candidats… avec toutes les difficultés que cela pose parfois, en particulier en Chine.

Un challenge intéressant pour les spécialistes de l’identification et de la sécurité en ligne.

(1) Organisme qui gère le GMAT, test de référence pour le recrutement d’étudiants en MBA et Masters internationaux.

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Article du on vendredi, juin 14th, 2013 at 16:09 dans la rubrique Business Schools, E-learning, Enseignement Supérieur, Réseaux Sociaux. Pour suivre les flux RSS de cet article : RSS 2.0 feed. Vous pouvez laisser un commentaire , ou un trackback sur votre propre site.

3 commentaires “Le talon d’Achille des MOOC”

  1. cyrille, le praticien du bilinguisme dit:

    Bonjour,

    Dans le monde réel, quelques affaires récentes ont également mis en lumière « l’achat » de diplôme par des étudiants que personne n’avait vu en cours. Le problème ne change donc pas fondamentalement de nature mais d’échelle.
    Quand le phénomène aura pris suffisamment d’ampleur, n’est-ce pas la crédibilité du programme lui même qui sera entachée ?

  2. debeuret dit:

    http://www.tvdesentrepreneurs.com lance le MOOC « Passeport pour Entreprendre » pour les porteurs de projets (auto-entrepreneurs, créateurs, repreneurs, candidats franchisés).Du 7 au 13 octobre 2013, professeurs, étudiants, chefs d’entreprises, porteurs de projets, français ou francophones pourront assister à cette première.

    300 experts praticiens de l’entreprise (avocats, experts comptables, notaires, banquiers, consultants, coachs, etc.), ont enregistré 1 000 formations en vidéo (250 heures de formation au total) pour http://www.tvdesentrepreneurs.com, télévision de formation sur internet. L’ensemble du catalogue est accessible par abonnements.

    Pendant le MOOC « Passeport pour Entreprendre », http://www.tvdesentrepreneurs.com met à disposition gratuitement 140 formations sur la création, la reprise, la franchise soit plus de 30 heures de formation.
    Les participants au MOOC, ayant montré une implication dans leur projet en étudiant un minimum de 8 heures de formation, recevront une attestation de suivi (Passeport pour Entreprendre). Le Passeport pour Entreprendre permet de bénéficier d’avantages délivrés par des experts partenaires du MOOC (heures de conseils gratuites, avantages tarifaires ou cadeaux, traitement privilégié de leur dossier, etc.).

    Le Mooc « Passeport pour Entreprendre » sera organisé 5 fois en 2014 : du 27 janvier au 2 février, du 7 au 13 avril, du 9 au 15 juin, du 22 au 28 septembre et du 8 au 14 décembre.

    Pour l’organisation de ce MOOC nous nous sommes bien sûr posé des questions:
    – comment contrôler que le participant au MOOC suit bien les cours
    -donne t’on un certificat de réussite ou un certificat de suivi ( de présence)?
    Notre objectif est avant tout social: promouvoir l’entrepreneuriat et aider les gens à réussir leur projet. Pour nous le contrôle se fera lors de l’accompagnement par les experts et dans le temps par la réussite des participants dans la création de leur entreprise

  3. Thomas dit:

    Récemment diplômé d’un MOOC (« Passion Driven Statistics », via Coursera), j’ai été très impressionné par l’organisation et la qualité des cours dispensés.

    En particulier, le site Coursera offre la possibilité d’obtenir un certificat, avec identification de l’étudiant par photo (webcam), et empreinte de carte bancaire. Même si ce n’est pas infaillible, le système est bien pensé.

    Certes, le contenu (simple mais intéressant) des cours ne remplace pas encore un vrai diplôme, mais les « petites » écoles de commerce (Dijon, Rennes, etc….) ont beaucoup de souci à se faire, si elles ne veulent pas se recentrer immédiatement sur des cours de qualité et un encadrement sans faille des étudiants, qui sont les seuls moyens d’apporter une véritable valeur ajoutée.

    Il est clair qu’aujourd’hui, les étudiants vont réfléchir à 2 fois avant de payer plus de 20 000 euros pour un diplôme très moyen, et sans garantie d’un emploi à la sortie….
    cours).
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