10 ans d’École, 10 ans déjà! – Pour finir, mon ABC des Grandes Écoles de management

aacsbA comme… Accréditations. Totalement incontournables depuis les années 2000, elles sont le gage d’excellence des institutions d’enseignement supérieur en management tant au plan national (Grade de Master) qu’au plan international (AACSB et EQUIS au niveau institutionnel et EPAS et AMBA pour les programmes). En raison de leur niveau d’exigence élevé, elles sont un véritable  juge de paix d’une stratégie réussie. Après EPAS en 2007 et l’AACSB en 2014, BSB ambitionne désormais d’obtenir l’accréditation EQUIS.

B comme… Business Schools. Malgré la Loi Toubon, le terme est désormais entré dans les mœurs et a pris le pas sur le terme d’Ecole de management comme sur l’acronyme ESC. Et cela même si nombre de diplômés d’Ecoles continuent d’utiliser le terme de Sup de Co ou l’acronyme d’ESCAE… pourtant enterrés depuis les années 90.

C comme… COMUE. C’est aujourd’hui le modèle de coopération institutionnelle entre les Universités et les Grandes Ecoles d’ingénieur et de management. Espace de projets, de dialogue mais aussi de confrontation entre des modèles parfois très éloignés, les COMUE sont un modèle en construction qui devrait considérablement restructurer le paysage de l’enseignement supérieur français. Pour BSB, la COMUE UBFC, dont nous sommes membre fondateur, est d’ores et déjà une réalité.

D comme… Digitalisation. Ce phénomène touche toute la société. Il n’y a pas de raison qu’il ne soit pas présent dans l’enseignement supérieur en management : e-learning, business game, MOOC… les plateformes fleurissent dans tous les domaines. Sommes-nous à l’aube d’une révolution numérique qui va transformer le métier d’enseignant-chercheur ? Plus qu’une révolution comme dans certains secteurs, je pense que nous allons vers une évolution dans laquelle le digital servira de plus en plus la pédagogie sans se substituer au face-à-face. De ce fait, le rôle de l’enseignant est appelé à changer. Le détenteur de la connaissance évoluera demain vers un rôle de facilitateur et d’animateur, avec des approches plus orientées compétences que connaissances.

E comme… Élèves. N’oublions jamais que c’est pour eux que nous travaillons dans l’enseignement supérieur. Dans l’enseignement, il n’y a que nous, directeurs, professeurs, personnels administratifs qui vieillissons d’une année chaque année. Les élèves, eux, ont toujours autour de vingt ans. Cela nous impose de rester jeunes en nous remettant perpétuellement en question à chaque rentrée.

F comme… Féminisation. Si la parité est depuis longtemps une chose acquise dans les salles de classes, tant côté élèves que professeurs, c’est encore loin d’être le cas à la direction générale des Grandes Ecoles de management. Coup de chapeau donc à Alice Guilhon, Catherine Leblanc, Florence Legros, Catherine Lespine ou encore Anne Stéfanini pour leur engagement.

A la lettre F, j’aurais tout aussi bien pu parler des Fusions d’Ecoles ou encore de l’incontournable classement du Financial Times.

G comme… Grands Destins. « Les Grands Destins se méritent » est beaucoup plus que le slogan de BSB. Inventé en 2013 à l’occasion de la sortie du film Golden Quest, cette baseline a été totalement adoptée par la communauté de l’École. Elle s’adapte parfaitement aux parcours d’un certain nombre de nos élèves mais aussi à l’évolution remarquable de notre École depuis quelques années. #LGDSM

H comme… HCERES. L’instance d’évaluation des établissements d’enseignement supérieur français. BSB s’est confrontée pour la première fois fin 2015 avec un intérêt certain à une évaluation de ses activités de recherche par l’HCERES. Le moyen de constater que notre recherche est pertinente mais également de voir nos marges de progrès.

I comme… International. La tendance actuelle est d’avoir un campus à l’étranger. Derrière cette notion se cachent des situations très diverses. Certaines institutions ont de vrais campus, d’autres ont une salle ou deux dans une université partenaire, d’autres enfin font d’un simple appartement un « campus international ». Les objectifs aussi sont très divers. Pour certaines écoles, il s’agit d’aller à la conquête des marchés locaux en s’implantant. Pour d’autres, c’est le moyen d’expatrier leurs élèves français à l’international. Autant le premier cas me semble pertinent, autant le second m’a toujours interpelé. S’il n’y a pas de brassage, quel est l’intérêt de réunir des étudiants français sur un campus à l’étranger ? Dans ce cas, je préfère de loin la solution des échanges académiques permettant d’envoyer un nombre limité d’élèves français chez des partenaires internationaux comme nous la pratiquons à BSB.

J comme… Judiciarisation. Si nous sommes encore loin des excès nord-américains, on constate néanmoins la montée du phénomène de judiciarisation des contentieux dans l’enseignement supérieur. Cela ne concerne encore qu’un nombre restreint d’élèves, même si on peut craindre que la multiplication des cas liés à la sélection à l’entrée du M2 dans les Universités au cours de l’été 2016 n’accélère ce phénomène.

K comme… KEGDE ou SKEMA. Deux noms nés de fusions de Grandes Ecoles de management françaises dans lesquels le « K » tient une place importante, alors qu’il s’agit d’une lettre peu exploitée dans la langue française (seulement 4100 mots selon le site www.listedemots.com). La patte du Cabinet NOMEN sans doute.

L comme… LESSAC. C’est un des laboratoires de référence en économie expérimentale en France, créé à BSB en 2007 par Angela Sutan. Ce courant de la science économique s’intéresse à l’étude des comportements individuels et collectifs. Dans une Grande Ecole de management, une telle méthode permet de créer des coopérations transversales et de développer des recherches interdisciplinaires fécondes.

MOOCbetterwordbubbleM comme… MOOC. Considérés comme le produit de substitution des enseignements en face-à-face pédagogique en 2012, les MOOC n’ont pas été, loin s’en faut, le raz-de-marée annoncé. Ils constituent néanmoins un modèle de formation pertinent pour certains publics (professionnels en activités, étudiants de pays n’ayant pas un accès facile à l’enseignement supérieur classique) et dans certaines conditions.

N comme… NEOMA. La troisième Ecole française issue d’une fusion entre égaux après SKEMA et KEDGE. Et bien que les consonances de leurs marques soient très proches, ce n’est pas NOMEN qui est à l’origine du nom NEOMA !

O comme… Optimisme. Dans un pays marqué par son pessimisme ambiant, le fait de travailler dans une Grande Ecole est sans doute le meilleur des antidotes. Comment ne pas être optimiste quand on contribue, jour après jour, à faire grandir des jeunes engagés, créatifs et motivés ? Les jeunes français s’expatrient : est-ce un drame ou enfin la démonstration que les français ne sont pas si casaniers qu’on veut bien le dire ? Les jeunes français rejettent les structures hiérarchiques : est-ce là le signe d’un recul de l’autorité dans la Société ou bien une caractéristique de l’esprit d’indépendance propre aux entrepreneurs, de plus en plus nombreux parmi nos élèves ? L’enseignement supérieur se mondialise : est-ce le risque d’une concurrence de plus en plus vive ou l’opportunité d’accueillir et de former des élèves du monde entier (68 nationalités à BSB en 2016) ? Grâce à nos élèves, il est beaucoup plus facile de regarder au quotidien le verre à moitié plein que le verre à moitié vide.

P comme… Palmarès. Toujours plus incontournables, toujours plus nombreux, mais plus ou moins sérieux, les palmarès dans la presse jouent un rôle central dans une activité de service où il est impossible d’essayer une école avant de l’intégrer. Certains palmarès dans la presse sont effectués avec rigueur et, même si leurs partis-pris sont parfois discutables, apportent des informations réellement utiles aux candidats. D’autres palmarès, que ce soit dans la presse ou via des officines plus ou moins sérieuses, apportent plus de confusion qu’autre chose. Les palmarès faisant vendre (du papier et auprès des annonceurs), on assiste depuis quelques années à leur multiplication. Mais à force de classer tout et parfois n’importe quoi, le risque est de finir par tuer la poule aux œufs d’or.

A la lettre P, j’aurais aussi bien pu parler de Passerelle, un formidable système de mutualisation du recrutement des élèves issus de l’université française. Depuis plus de 25 ans, Passerelle est l’incarnation du concept de « coopetition » popularisé par Barry Nalebuff et Adam Brandenburger en 1996. Et j’en profite pour tirer un coup de chapeau à son Président historique Jean-François Fiorina de Grenoble EM, qui a porté ce projet pendant plus d’une décennie.

Q comme… Qualification académique. Doctorat obligatoire, publications régulières dans des revues rankées, contacts avec le monde de l’entreprise… Sous la pression des accréditations, le profil du Professeur de Business School a beaucoup évolué en 20 ans et s’est progressivement normé. Pour le meilleur, mais aussi parfois au détriment de la pédagogie, souvent perçue comme le parent pauvre des systèmes d’évaluation et de progression de carrière. Après que le balancier soit parti très fortement dans le sens de la recherche, il est temps que les accréditations trouvent un nouvel équilibre entre pédagogie, recherche et implication auprès des entreprises, pour le bien de nos élèves. Depuis trois ans, les choses vont dans le bon sens tant du côté de l’AACSB que de l’EFMD.

R comme… Recherche. Quasiment absente des Grandes Ecoles de management il y a vingt ans, elle est devenue incontournable sous la pression des accréditations, des classements… et surtout de la nécessité de suivre l’évolution des connaissances en management. Elle est actuellement à un tournant. Après avoir versé dans le tout académisme des rankings (CNRS, FT List, etc.), la recherche en management est aujourd’hui traversée par des débats sur la manière de renforcer son utilité pour les élèves, les entreprises et la Société.

S comme… SIGEM. Le tableau des désistements croisés SIGEM est attendu chaque année avec impatience autour du 20 juillet. C’est le juge de paix de l’attractivité des Grandes Ecoles de Management. Pour BSB, SIGEM, c’est 4 places de gagnées depuis 2013 (hors fusions évidemment !). Rendez-vous en juillet 2017 pour le prochain tableau !

T comme… Tribunes dans la presse. Dans le grand mouvement actuel de réorientation de la recherche (voir R comme… Recherche), BSB a pris le parti depuis quatre ans maintenant de contribuer au début public en économie et management. Pour ce faire, les Professeurs de l’École publient régulièrement des tribunes d’opinion dans la presse papier et numérique. En quatre ans, près de 200 tribunes ont ainsi été publiées dans Le Monde, Les Echos, Le Figaro, La Tribune, Le Huffington Post, L’Opinion, The World Financial Review… contribuant ainsi à éclairer la Société et à former nos élèves, friands de ces (courts) articles.

U comme… Uberisation. Ce phénomène va-t-il toucher l’enseignement supérieur ? L’émergence fulgurante des MOOC en 2012-2013 l’a laissé penser : pourquoi suivre des cours dans une Business School française quand on a la possibilité de suivre à distance les cours de la Harvard Business School ? Les années suivantes nous ont montré que le business model n’est pas aussi simple que cela à trouver et que l’uberisation de l’enseignement n’est pas si évidente qu’on a bien voulu l’imaginer.

PAC_logo_quadriV comme… Valeurs. Les crises et scandales successifs des années 2000 (Enron, Lehman Brothers, Société Générale, etc.) ont amené les Grandes Ecoles à revoir leur philosophie d’enseignement. Au-delà des connaissances et des compétences en management, les écoles ont progressivement intégré les notions d’éthique et de responsabilité globale pour permettre à nos étudiants leur rôle au sein de la Société et pas seulement en entreprise. A BSB, le programme PAC (Pédagogie par l’Action Citoyenne) impose depuis 2005 aux élèves du Master Grande Ecole de faire un véritable service civique, intégré dans leur cursus. C’est un levier efficace pour transmettre des valeurs d’ouverture et de tolérance, et faire ainsi de nos élèves de futurs citoyens engagés et responsables.

W comme… Welcome to our international students… Chaque année le nombre d’élèves internationaux qui rejoignent les Grandes Ecoles de management françaises augmente. Face à un marché national qui plafonne, nos Ecoles se sont organisées pour attirer les élèves internationaux : accréditations internationales, classement dans le Financial Times, programmes très internationaux, équipes de recrutement prospectant la planète entière… tous les moyens sont mis en œuvre pour attirer de bons profils internationaux.

X comme… Facteur X. Quel Directeur ne s’est-il pas posé la question du facteur X qui permettrait à son Ecole de progresser en matière de classements, d’attractivités, d’accréditations, de réputation… ? Contrairement aux clubs de football, un seul joueur ne peut pas influencer significativement les résultats. Après 10 ans de direction générale, j’en arrive à la conclusion que le facteur X dans une Grande Ecole de management c’est le temps : laisser le temps à une équipe dirigeante de s’installer, laisser le temps à une stratégie de se construire, de se mettre en œuvre et de donner ses résultats. Plus encore que dans le football, les valses de directeurs (ou d’entraineurs) sont donc parfaitement contreproductives.

Y comme… Génération Y. On a tout lu tout sur cette génération de jeunes nés dans les années 80 et 90. Il est difficile de la caractériser de manière explicite même si certains traits ressortent. A l’aise pour communiquer à l’aide des technologies et créatifs, les jeunes de la génération Y ne placent pas le travail au premier plan. Ils recherchent une meilleure qualité de vie, en conciliant travail et intérêt personnel. Ils pensent à court terme et sont très mobiles. Ils recherchent une reconnaissance professionnelle fondée sur les résultats plus que sur l’engagement ou l’expérience. Poste avancé d’observations de ce que sont les futurs collaborateurs, les formations supérieures (et en particulier en management) permettent de dégager des traits complémentaires tels que (1) une certaine défiance vis-à-vis du lien de subordination, qui favorise la dynamique entrepreneuriale, (2) la capacité à considérer le monde comme terrain de jeu ou encore (3) la culture de l’instantanéité. Quoiqu’il en soit, cette génération a déjà largement rejoint les entreprises et représenterait 40% des actifs à l’horizon 2020. Incontournable donc.

Z comme… Zenou, Emmanuel Zenou, Professeur à BSB. Pourquoi ce choix ? Un peu parce que je n’ai pas beaucoup d’idées commençant par un « Z » et beaucoup pour les qualités pédagogiques remarquables de ce Professeur avec qui j’ai travaillé à Audencia jusqu’en 2006 et à Dijon depuis 9 ans. A travers lui, c’est l’ensemble des Professeurs et des équipes de BSB que je voudrais honorer pour conclure cet abécédaire des 10 ans.

Simplement Merci à toutes et tous de votre engagement !

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Article du on mardi, novembre 8th, 2016 at 9:25 dans la rubrique Business Schools, Enseignement Supérieur. Pour suivre les flux RSS de cet article : RSS 2.0 feed. Vous pouvez laisser un commentaire , ou un trackback sur votre propre site.

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