Les ingénieurs pédagogiques, les mal-aimés de la transformation numérique de l’enseignement supérieur

Posted by Yann Bergheaud on mars 5th, 2018 under Non classé Tags: , ,  •  6 Comments

Le pédagogue et le garçon. Grèce – III-II siècle avant JC

« Comme donc ceux qui sont malades du corps ont besoin d’un médecin, ainsi ceux dont l’âme est malade ont besoin du Pédagogue pour guérir leurs passions. Ce n’est que plus tard qu’ils auront besoin des leçons d’un maître pour les initier aux secrets de la science et achever de meubler leur âme »

Clément d’Alexandrie, le divin maître ou le pédagogue

 

 

 

 

 

Les ingénieurs pédagogiques sont aujourd’hui dans une position très instable. Dans l’enseignement supérieur on leur a même renié leur titre d’ingénieur pédagogique. Le dernier référentiel de la fonction publique les qualifie d’ingénieur pour l’enseignement numérique et a retiré de leurs missions statutaires toute référence à la pédagogie. Il n’est pas réellement besoin de souligner l’imprécision et l’inutilité de cette nouvelle appellation : « enseignement numérique » !

Ce n’est ni plus ni moins que la traduction d’un reproche souvent évoqué à l’encontre des anciens ingénieurs pédagogiques par des acteurs de l’enseignement : « ils n’ont pas de diplôme d’ingénieur et pas de formation en pédagogie ». Or les enseignants dans l’enseignement supérieur ne sont bien souvent pas plus compétents en matière de pédagogie. On ne peut pas le leur reprocher dans la mesure où ils n’ont jamais été formés. La pédagogie étant entendu ici comme une discipline s’intéressant à l’enseignement de manière transversale à la différence de la didactique qui elle est fortement ancrée dans la matière enseignée et nécessite des spécialistes de la discipline.

Les ingénieurs pédagogiques sont morts, vive les ingénieurs pour l’enseignement numérique !

Les feu ingénieurs pédagogiques et les enseignants ne sont pas donc pas concurrents mais au contraire complémentaires. Il est d’ailleurs étrange que cette opposition existe uniquement dans l’enseignement supérieur. Dans le secteur privé l’appellation ingénieur pédagogique ne suscite aucun débat.

Ce mouvement général qui tend à retirer toute référence aux missions pédagogiques des « ingénieurs pour l’enseignement numérique » s’est accompagné de la création d’un nouveau profil d’agents: les conseillers pédagogiques. Ils ont pour mission d’accompagner les enseignants « pour contribuer à la qualité de l’enseignement supérieur » sans aucune référence au numérique. Au mieux il leur est demandé d’avoir des connaissances sur les outils numériques. Cela revient à traiter la pédagogie indépendamment du numérique. Comme si les deux concepts devaient être abordé séparément alors qu’aujourd’hui l’enjeu majeur de l’enseignement supérieur est la transformation numérique sous-entendu pédagogique !

D’un point de vue pratique nos gouvernances ne savent plus où positionner les « ingénieurs pour l’enseignement numérique ». Un mouvement récent tend à créer des services des usages numériques pour y intégrer ces profils. Or cela s’avère être une erreur au moins pour une raison. Les usages numériques ne sont pas la compétence exclusive de nos collègues. En effet les informaticiens sont tout aussi compétents en la matière, et, à titre d’exemple, personne ne peut leur renier un rôle primordial dans le développement d’applicatifs de gestion et des usages de ces mêmes applicatifs.

Pour éviter toute confusion et assurer le bon positionnement des « ingénieurs pour l’enseignement numérique » il conviendrait de revenir sur la définition de leurs missions en y intégrant le terme « pédagogie ». Leur implication dans la transformation pédagogique de l’enseignement supérieur est cruciale ; leurs compétences, à la croisée des chemins entre pédagogie et numérique, leur maîtrise de la démarche projet et leur vision transversale des enjeux du numériques sont des atouts majeurs pour changer en profondeur nos universités et écoles. L’ancien ministre de l’enseignement supérieur les qualifier même de « hacker du système » enseignant en soulignant ainsi leur rôle moteur.

En espérant un prochaine revirement, la situation actuelle de nos collègues me fait penser à une chanson de l’aire punk d’un groupe majeur mais très sous-estimé : « Shot on both side » !

Les Mooc ne sont pas faits pour les étudiants !

Posted by Yann Bergheaud on septembre 26th, 2017 under Non classé Tags: , ,  •  No Comments

Le buzz médiatique des Mooc est un peu passé et c’est tant mieux. Aujourd’hui nous pouvons commencer à enterrer certaines idées reçues et tirer des enseignements de cette masse de Mooc qui ont été produit depuis quelques années en France.
Comme nous le pressentions depuis le début de cette belle aventure les étudiants ne sont pas la cible des Mooc. Les raisons sont à la fois consubstantielles aux Mooc mais également liées à notre contexte national de l’enseignement supérieur.
Il ressort des études statistiques et des enquêtes faites auprès des apprenants inscrits aux Mooc sur la plateforme France Université Numérique que les étudiants sont très peu représentés. En effet les apprenants sont en grande majorité des actifs possédant un niveau d’études assez élevé (près de 60% ont plus de 35 ans et sont déjà diplômés). Par ailleurs la vaste enquête menée auprès de 4500 étudiants à l’Université Jean Moulin démontre de manière surprenante que les étudiants en grande majorité n’ont jamais suivi de Mooc et qu’une partie importante ne sait même pas ce qu’est un Mooc! Preuve s’il en est besoin du large désintérêt de nos étudiants pour ces modalités d’apprentissage.

Learning Lab Université Lyon3

Learning Lab Université Lyon3

Les concepteurs de Mooc ont bien pris conscience de ce phénomène. Aujourd’hui le public cible des Mooc produits est essentiellement composé de professionnels à la recherche de compétences spécifiques. L’offre de Mooc traduit aujourd’hui cette prise de conscience. Les Mooc développent majoritairement des sujets qui intéressent les actifs et non les étudiants.

Un Mooc ne remplacera jamais un cours et ceci pour au moins une raison très pratique : le temps d’apprentissage dans un Mooc est au moins de moitié inférieur à un cours universitaire. En effet, on estime qu’un Mooc représente au maximum l’équivalent de 15 heures de disponibilité pour un apprenant alors qu’un cours universitaire s’étale sur environ 30 heures d’enseignement, à cela s’ajoute le travail personnel des étudiants et les examens. Par ailleurs, au niveau du contenu même d’un Mooc, il est généralement composé compétences immédiatement applicables.

Ces aspect expliquent l’attrait des actifs pour ce mode d’enseignement. Ils recherchent à acquérir rapidement des compétences précises et directement incorporables dans un contexte professionnel. Il est vrai que les formations et les titres universitaires sont décrits aujourd’hui sous la forme d’une liste de compétences. Aussi certains soutiennent que l’on pourrait acquérir un diplôme en multipliant les attestation de réussite à des Mooc. Or, en y regardant de plus près, ces compétences « universitaires » décrivant les diplômes nationaux sont beaucoup plus générales et moins « opérationnelles » que celles traduites l’offre de Mooc aujroud’hui.

Le contexte national de l’enseignement supérieur ne se prête pas à la création d’un véritable marché de Mooc pour les étudiants. En effet, même si nous connaissons une affluence importante d’étudiants à l’Université depuis quelques années il n’existe pas véritablement de pénuries de places à l’Université. Tout au mieux, l’on peut dire qu’une certaine tension est artificiellement entretenue depuis plusieurs années et dictée par de simples vues financières à court terme.
Notre démographie en France n’est en aucun comparable à celle des pays émergeants tels ceux de l’Afrique du Nord. Dans ces pays à forte poussée démographique il est indéniable que l’offre de Mooc commence à rencontrer un franc succès auprès des étudiants. L’une des causes, si ce n’est pas la cause principale, est le manque d’infrastructure universitaire susceptible d’accueillir tous les nouveaux étudiants. Le Mooc peut dans ce contexte constituer une réponse à très court terme à ces difficultés. A titre d’exemple le gouvernement marocain a lancé un vaste programme de production de Mooc pour les étudiants car ce pays n’a pas les moyens financiers pour accueillir des centaines de milliers de nouveaux étudiants aujourd’hui et dans les années à venir. Pour les pays en voie développement les Mooc représentent effectivement un moyen financièrement abordable d’offrir l’accès à l’enseignement supérieur à toute sa jeunesse.

Toutes ces raisons nous amènent à penser que les Mooc ne sont pas fait pour les étudiants ! L’avenir nous donnera peut-être tort… ou non.

L E-Learning porte de véritables valeurs

Posted by Yann Bergheaud on avril 6th, 2015 under Non classé Tags: ,  •  No Comments

L’Elearning n’est pas un simple produit de consommation mais porte en lui de véritables valeurs.

La Liberté guidant le peuple par Eugène Delacroix L’E-Learning est trop souvent considéré sous sa seule dimension comptable et budgétaire. La motivation pour faire du E-Learning, et aujourd’hui des Mooc ou des Spoc, se résume fréquemment à un raisonnement visant à baisser les coûts de formation. La situation est identique quelque que soit le secteur d’activité : enseignement public ou formation professionnelle. Récemment des responsables de notre autorité de tutelle nous disaient en substance : « avec tous les Mooc qu’allez vous faire de tous les salles de cours et amphis vides» ! Comme si mathématiquement ou plus exactement comptablement il suffisait d’investir dans l’E-Learning et de dématérialiser des formations pour faire des économies substantielles. La déconvenue est souvent cruelle pour ceux qui se sont engagés sur cette voie simpliste car l’E-Learning n’est pas un simple moyen de faire des économies, même si ce n’est pas toujours antinomique.

La conséquence principale de cette méconnaissance des enjeux du E-Learning a été de relayer les productions en E-Learning à de simple produits de consommation immédiate. La formation constitue bien un marché, et même le premier marché au monde, mais cela ne peut justifier une vision purement consumériste du E-Learning. Le secteur cinématographique est bien un marché mais il ne viendrait à l’idée de personne de nier à l’œuvre cinématographique sa dimension culturelle et artistique !

La valeur-ajoutée du E-Learning ne se mesure pas dans un bilan comptable. Affirmer le contraire c’est bien méconnaître ce domaine. En réalité, il s’agit principalement de favoriser la qualité de la formation et son efficacité en instrument le numérique dans des actions de formation.

L’E-Learning possède un énorme potentiel encore sous-estimé, ou sous-utilisé, pour modifier en profondeur les formations et par voie de conséquence l’acte même d’enseigner. L’objectif de la formation, comme l’a brillamment démontré Hannah Arendt dans son ouvrage « La crise de la culture », est de rendre les hommes libres. La liberté ici, poursuit Hannah Arendt, ne se résume pas au libre arbitre mais elle est tournée vers l’action. Etre libre dans ses actions c’est être capable de faire preuve d’innovation et de création. Or, justement, le changement de paradigme induit par l’E-Learning revient à faire de l’apprenant le propre acteur de sa formation, et, à le placer ainsi au centre du dispositif de formation. Un formateur qui utilise le numérique dans sa formation va demander aux apprenants d’intervenir sur des forums, de contribuer à un wiki, de rendre compte de leurs recherches sur Internet,…. Il demande donc à aux apprenants de créer voire d’innover. Il contribue ainsi à faire des apprenants des hommes libres.

Le numérique permet également de massifier les dispositifs de formation. Les Mooc, les Spoc, ou encore les Cooc, en accueillant des milliers d’apprenants sont bien la preuve de ce potentiel du E-Learning. Massifier la formation permet d’assurer l’égalité d’accès au savoir et à la formation. Il est vrai que tous les dispositifs numériques ne sont pas des Mooc mais il possède tous ce potentiel de démocratisation de l’accès à la formation.

L’E-Learning porte en ses gênes les principes de Liberté et d’Egalité.

La réflexion que je porte aujourd’hui à votre connaissance est le fruit d’un travail collectif que nous avons mené lors de l’élaboration du thème des Journées du E-Learning.

Liberté, Egalité, Connecté sera le thème de la 10ème édition des Journées du E-Learning qui se tiendra à Lyon les 18 et 19 juin.

Inscription, programme, et informations sur le site des Journées du E-Learning : www.journees-elearning.com

 

Pourquoi les Universités doivent-elle faire des Mooc?

Posted by Yann Bergheaud on février 7th, 2014 under Non classé Tags: ,  •  5 Comments

Mooc

Source : www.experience-transmedia.com

Mooc – pour Massive Open Online Course et pour ne pas dire CLOM (Cours Libre Ouvert et Massif) parce que ça ne fait pas très pas assez moderne – est le mot magique depuis plusieurs mois. Nous l’avions déjà senti il y a près d’un an lorsque nous préparions le programme des Journées du ELearning 2013 mais je n’aurai jamais imaginé un tel Buzz (pour continuer à « faire moderne »). C’est même devenu un mot magique : il suffit de l’employer dans un mail pour avoir une réponse dans la journée là où parfois il fallait attendre plusieurs jours. J’ai même songé à l’insérer dans chacun de mes mails mais j’ai renoncé cela était par moment un peu artificiel ! Ce terme permet également de briller et d’attirer l’attention dans une réunion où se côtoient « les professionnels de la profession » : « je te dis le xMooc c’est mort maintenant il y a le cMooc,… « 

De manière très polémique je l’avoue, mais finalement qu’il y-a-t-il de neuf avec les Mooc ?

C’est gratuit. Mais ce n’est pas nouveau de mettre en ligne des ressources pédagogiques gratuitement. Et puis il existe également les Ressources Educatives Libres, les REL, et ça ne date pas d’hier.

Concrètement l’aspect massif est la véritable nouveauté. L’engouement médiatique explique sûrement les milliers d’inscriptions que l’on constate sur certains Mooc, anglophones généralement et issus d’universités aux noms extrêmement prestigieux (comme par hasard !). L’innovation est sûrement technique : une plateforme permettant d’assurer la mise en ligne de ressources pour un grand nombre d’Internautes. On en revient donc simplement à l’outil. Tout ce qu’il y a de neuf dans le Mooc serait bien à mon humble avis l’outil. A l’occasion d’une causerie publique entre amis avec Jean-Paul Moiraud et Emmanuel Bellengier nous en étions même venus à la conclusion que le Mooc était un moyen de remettre l’outil technologique au centre du dispositif d’apprentissage.

Si les Mooc ne sont finalement qu’un outil, la question du pourquoi faire un Mooc reste entière. J’enfonce des portes ouvertes mais il convient de rappeler pourquoi et comment les Mooc ont vu le jour. Les Mooc ont été créés aux Etats-Unis pour répondre à une baisse significative du nombre des inscriptions à l’Université suite à la crise économique et financière. Les inscriptions à l’université sont le modèle économique du système de l’enseignement supérieur américain. Il devenait donc urgent pour les universités de mettre « sur le marché » des produits d’appel (pour ne pas dire « tête de gondole ») pour attirer les étudiants. Les Mooc ne sont donc que le fruit de la concurrence acharnée que se livrent les universités américaines sur le marché mondiale de l’éducation. J’ose effectivement employer le terme de « marché de l’éducation » et il s ‘agit d’une simple constatation (aucun parti pris idéologique de ma part).

L’université française n’est pas soumise aux mêmes contraintes. Nous ne connaissons pas de crise économique de l’enseignement supérieur. L’enseignement supérieur est un service public qui ne repose pas sur les recettes issues des frais d’inscription.

Dans ces conditions pourquoi faire des Mooc ici ?

Deux options peuvent être envisageables : assurer et développer la place du système éducatif dans le monde ou alors faire violence à notre système éducatif pour l’obliger à changer.

La première option répond directement à nos missions de service public et la vision « universaliste » de l’enseignement publique. Elle peut en outre s’appuyer sur un réseau efficace : la francophonie. Et enfin elle répondrait à de véritables besoins de la part du monde francophone « en voie de développement économique ». Cette partie du monde, essentiellement en Afrique, nous sollicite pour l’aider à relever les défis issus de l’arrivée massive d’une tranche d’âge dans l’enseignement supérieur.

La seconde option revient à agresser le système en développant ces dispositifs d’enseignement massif afin d’amener les enseignants et les établissements en changer en profondeur les modalités de l’enseignement. Intégrer massivement le numérique dans l’éducation est bien le challenge qu’essaye de relever les pouvoirs publics depuis maintenant près de 15 ans. Les investissements matériels au profit d’outils numériques de plus en plus performant n’ont pas réussi à modifier les manières d’enseigner. Aujourd’hui l’action ministérielle se situe sur le plan des usages pédagogiques et nous ne pouvons que louer cette démarche. Elle me paraît nettement plus pertinente que celles qui ont déjà été menées. Elle prend en outre en compte le fait que l’éducation est un système complexe et comme le développait Joël de Rosnay dans sa théorique de la « systémique » : « un système homéostatique (ultra-stable) ne peut évoluer que s’il est « agressé » par des événements venant du monde extérieur ». Il rajoute toutefois, toujours dans le même ouvrage, qu’il est nécessaire de respecter « les temps de réponse » de tout système. Or l’action politique, du fait des médias, se situe de plus en plus dans le présent et les résultats se doivent d’être immédiats.

Certains noteront que je ne parle pas d’une autre option possible qui serait de remplacer des cours présentiels par des Mooc. Je suis et resterai un éternel optimiste aussi je ne crois pas que ce soit la raison qui anime nos dirigeants même si j’admets que ce puisse être une conséquence probable.

E-Learning : avons-nous réussi la révolution numérique de l’éducation ?

Posted by Yann Bergheaud on mai 3rd, 2013 under Non classé Tags: , , ,  •  5 Comments

Je ne tiendrai pas le suspense bien longtemps : il est patent que nous n’avons pas réussi à intégrer le numérique dans l’éduction.
Pourtant les efforts financiers n’ont pas été ménagés depuis maintenant plus d’une décennie. Les « plans Campus Numériques » et autres programme de financement se sont succédés à un rythme soutenu. Les établissements, du primaire au supérieur, ont été équipés en solutions logicielles et matérielles : environnement numérique de travail, portail de ressources numériques (Université thématiques,…), équipement en Wi-Fi, plan de financement des ordinateurs portables des étudiants, tableaux blancs interactifs,…. Mais en fin de compte, il convient de faire le constat que, malgré ces équipements massifs, le système éducatif n’a pas su intégrer le numérique aux pratiques des enseignants. L’on dénombre toujours des expériences pédagogiques novatrices de la part de nos collègues mais il n’y a pas eu de massification des usages numériques en pédagogie.

Les financements d’équipements numériques connaissent en outre les contrecoups de la crise des finances publiques. Il y a aujourd’hui une baisse significative de l’effort budgétaire pour le numérique, et, la situation ne semble pas réellement devoir s’inverser dans les années à venir. Mais finalement cette « crise » du financement du numérique peut s’avérer salvatrice. Elle nous amène à nous remettre en cause, nous, acteurs du système éducatif. Ces nouvelles contraintes peuvent nous faire sortir de l’état de « Geek », qui n’est finalement qu’un consommateur forcené de produits High Tech, pour enfin nous centrer sur les usages pédagogiques de ces produits. Autrement dit nous ne collectionnerons plus tablettes, TBI, Smartphones comme des trophées mais nous commencerons peut-être (et enfin) à les utiliser à bon escient. Encore faut-il pour cela que nous œuvrions collectivement pour une remise en cause, voire une révolution, de nos pédagogies issues d’un temps où les élèves et étudiants ne possédaient qu’un crayon et un cahier.

Innovons dans nos pratiques pédagogiques !

Innover n’est pas inventer. Nous ne devons pas inventer de nouvelles méthodes pédagogiques simplement par ce que le monde est nouveau. Pour reprendre Edwin Herbert Land, l’inventeur du polaroïd, « Innover, ce n’est pas avoir une nouvelle idée mais arrêter d’avoir une vieille idée. » Mais « pour arrêter d’avoir de » vieilles idées, il est nécessaire de repenser notre rôle en tant que formateur, ne plus adopter la posture de l’unique média du savoir et de la connaissance. Il convient de contextualiser l’acte d’enseigner dans l’environnement numérique. Pour cela nous avons à notre portée des approches qui sont bien connus des spécialistes des sciences de l’éduction : pédagogie par projet, approche réflexive, et plus récemment le connectivisme développé par George Siemens et Stephen Downes (qui n’est au final que la mise en perspective de théories de l’apprentissage à l’heure du numérique) pour n’en citer que quelques unes.

Innovons pour rendre l’enseignement à nouveau efficient.

L’efficacité est le critère à l’aune duquel nous serons jugés par nos tutelles et nos usagers. Toutefois efficacité ne signifie pas productivité comme nous serions tentés de le croire en lisant les déclarations de nos responsables successifs et de tout bord. Faire du E-Learning ne doit pas revenir à remplacer des enseignants par des machines. Ce serait suicidaire, les machines ne sont pas intelligentes.

L’E-Learning est-il efficace ?

Les pionniers du numérique, dont je fais partie, le pense mais c’est bien souvent le fruit d’une approche empirique. Toutefois notre expérience, lorsque nous sommes confrontés aux apprenants dans un contexte d’usages numériques, ne constituera pas une preuve irréfutable de cette efficacité. Nous avons besoin d’outils, de méthodes et de référentiels pour mesurer « scientifiquement » cette efficacité. Ils nous manquent cruellement mais poser la question a le mérite d’amorcer la réflexion.affiche_petit

 

Cette question de la réussite et des usages numériques sera le thème central des prochaines Journées du E-Learning, à Lyon, les 27 et 28 juin prochains. Nous œuvrons depuis maintenant 8 ans à alimenter la réflexion et à changer les approches pédagogiques à l’heure du numérique avec une démarche volontairement pragmatique et prospective.

 

« Réussir en E-Learning » : www.journees-elearning.com

 

 

Les Assises de l Enseignement Superieur et le numerique, histoire d un rendez-vous manque ?

Posted by Yann Bergheaud on octobre 11th, 2012 under Non classé  •  8 Comments

Le numérique transforme fondamentalement l’enseignement dans ses modalités et son organisation interne. La manière d’enseigner ou la pédagogie connaisse de grande mutation, l’on enseigne plus comme auparavant.

La transmission du savoir n’est plus la pierre angulaire du rôle de l’enseignant. L’accès à l’information et la connaissance est aujourd’hui banalisé et l’enjeu n’est plus d’assimiler de l’information mais bien de savoir trouver l’information pertinente. L’enseignement, même si son objet reste identique, la délivrance de diplômes, dans ses modalités tend vers la maîtrise de compétences. De la maîtrise des connaissances l’on glisse inexorablement vers la maîtrise de compétences.

Signe de cette mutation, les maquettes de diplômes nationaux se sont transformées en une liste de compétences que l’apprenant se doit de maîtriser pour réussir ses examens.
Ces modifications statutaires, si l’on ne désire pas qu’elle en reste à un simple ravalement de façade devrait s’accompagner d’un large plan de formation des enseignants aux usages du numériques.
Force est de constater que le débat se focalise sur la formation des enseignants en général et plus spécifiquement sur la place du concours dans le cadre du recrutement et non sur le contenu « numérique » de la formation. Ce constat est renforcé par l’abandon de l’obligation d’obtention du Certificat Informatique et Internet pour les Métiers de l’Enseignement. Cette certification, même si l’on peut en critiquer certains aspects, avait au moins le mérite d’ancrer la maîtrise du numérique dans la mise en œuvre de la pédagogie des futurs enseignants. Par ailleurs, dans nos Universités, nous avons déployé une grande énergie afin d’assurer une certification à nos étudiants et ainsi donner réalité à ce qui n’était qu’un référentiel sur papier. Ce n’est pas la première fois que nous nous investissons pour une réforme avortée mais c’est toutefois rageant !

En pratique, l’abandon de la certification est un très mauvais signal envoyé aux actuels et futurs enseignants et par ailleurs il est sûrement à parier que dans un avenir plus ou moins proche la réalité nous rattrapera et cette certification deviendra à nouveau obligatoire. « Un pas en avant deux pas en arrière », ceci me rappelle mes lectures d’adolescent !!!

Concernant la formation, non plus initiale, mais continue des enseignants. Ici la tache revient à envisager comment former nos collègues déjà titulaires aux usages pédagogique du numérique. Nous avons déjà commencé, au sein des établissements, à travailler concrètement à la formation des enseignants-chercheurs dans les établissements d’enseignement supérieur. Faute de moyens adéquates, nous avons parfois l’impression d’écoper la mer avec une cuillère. En outre il n’est pas certain que cette mission de « formation continue » nous soit encore dévolue à l’avenir (retour des IUFM ou succédanés, ou encore autres mégastructures,…?).

Revenons à la question fondamentale du numérique dans l’éducation : améliorer la qualité des enseignements et la réussite des étudiants avec le numérique, voilà le vrai débat sur la place du numérique dans la réforme de l’enseignement.

Et concernant cet enjeu fondamental je crains que la prochaine réforme passe à côté de cette question. En tout état de cause les débats préparatoires ne rendent pas compte de cet enjeu.

Journees du E-Learning : le jeu est a l’honneur

Posted by Yann Bergheaud on juin 5th, 2012 under Non classé Tags: , ,  •  No Comments

Pour leur 7ème édition, les 28 et 29 juin, les Journées du E-learning atteignent l’âge de raison : « L’enfance de l’art ».

Le jeu sous toutes ses formes sera au centre des débats. Jeu et apprentissage peuvent paraître en totale contradiction, or nous sommes convaincus que le jeu est un formidable levier pédagogique.

Le jeu n’est pas l’absence de contrainte, bien au contraire. Pour jouer il faut suivre des règles, ici établies par l’enseignant dans le respect de ses objectifs pédagogiques. C’est également une contrainte pour l’apprenant, pour « gagner au jeu » il devra faire des efforts intellectuels.

Le jeu permet également de désigner les mises en situation auxquelles se soumettra l’apprenant : le jeu de rôle. La simulation ou le Serious Games constitue également une modalité de l’apprentissage que nous gagnerons, nous enseignants, à investir.

Enfin, je ne désire pas clore le débat bien au contraire, en ma qualité de juriste je ne peux m’empêcher de me demander si le jeu est légal ! En effet le droit envisage l’apprentissage comme une activité ennuyeuse et bien trop sérieuse pour laisser de la place au jeu. Ainsi l’exception pédagogique exclut de son champ les activités ludiques.

Cette 7ème édition des Journées du E-Learning abordera ces questions.

Nous pouvons citer au titres des points forts des JEL :

Les problématiques liées à la formation des enseignants à l’innovation pédagogique et le statut juridique des œuvres pédagogiques numériques sont des questions récurrentes.

Comment former et motiver les enseignants, sortir de l’écueil des formations techniques aux outils et se centrer sur les usages ? Quelles sont les nouvelles charges des enseignants « numériques » : le tutorat, le coaching, la médiation numérique des savoirs, l’animation de communautés…?

  • La formation des enseignants
    M. Jean-Michel FOURGOUS, Député, Mission parlementaire pour les TICE
  • Jeux de rôle : les interactions entre acteurs
    M. Daniel PERAYA, Professeur, Université de Genève

La gestion des droits afférents aux créations pédagogiques devient plus complexe dans un contexte numérique : richesse des médias utilisés (son, image, vidéo…), diversité des contributeurs,….

  • Le E-Learning hors-jeu ou peut-on sortir de la légalité
    M. Cédric MANARA, Professeur à l’EDHEC Business School.
  • Le droit d’auteur sur l’oeuvre multimédia pédagogique : un casse-tête.
    M. Michel DUPUIS, Professeur des Universités, Université Lille Nord de France.

Les Journées du E-learning se composent de 30 conférences, ateliers et tables rondes.

Colloque ouvert à tout public, information et inscription gratuite sur le site de l’évènement : www.journees-elearning.com

Le droit, un frein à l’émergence de « l’économie de la connaissance » ?

Posted by Yann Bergheaud on février 24th, 2012 under Non classé Tags: ,  •  6 Comments

En 2007, dans son réexamen du marché unique, la Commission a souligné la nécessité de favoriser la libre circulation de la connaissance et de l’innovation – la « cinquième liberté » – au sein du marché intérieur. La libre circulation de la connaissance et de l’innovation se situe donc au même rang que la sacro-sainte libre circulation des marchandises et des services.

Il s’agit donc de permettre la création d’une véritable économie de la connaissance désignant ici une activité économique fondée sur des ressources intellectuelles. Comme le souligne le livre vert de l’Union Européenne consacré au « droit d’auteur dans l’économie de la connaissance« . Cette position a pour conséquence principale de « considérer la connaissance et l’éducation comme des biens marchands ou comme des produits et des services éducatifs et intellectuels pouvant être exportés avec une grande rentabilité« .

Parallèlement, au niveau fonctionnel, le système LMD mettant en place une grille de lecture unique des diplômes nationaux fut instauré. Nationalement, la mise en concurrence des Universités, prérequis indispensable à l’émergence d’un véritable marché de l’éducation, a donné lieu à l’adoption de la réforme des Universités visant à les rendre « autonomes ».

Tout semble donc être en bon ordre de marche pour l’émergence de l’économie de la connaissance, il ne manque plus que des productions et des services. C’est ici qu’intervient le droit de la propriété intellectuelle et l’exception pédagogique dont nous avons plusieurs fois parlé.

En 2001 l’Union Européenne désirait promouvoir « la diffusion du savoir et de la culture par la protection des œuvres et autres objets protégés, tout en prévoyant des exceptions ou limitations dans l’intérêt du public à des fins d’éducation et d’enseignement » en adoptant l’exception pédagogique. Le mécanisme de l’exception permet ici de passer outre la nécessaire autorisation de l’auteur lorsqu’elle s’exerce à des fins d’éducation.

Sa mise en œuvre constitue aujourd’hui un véritable frein à l’émergence de l’économie de la connaissance.

En effet, le droit envisage la nature du média et la localisation des acteurs (enseignants et apprenants) au lieu de considérer les usages et les activités pédagogiques. Cet inconvenient majeur était déjà souligné par le rapport Gowers « The Review agrees with the view presented by the Open University in its submission that educational exceptions should be defined by intent, category of use and activity and not by media or location« .

Les enseignants aujourd’hui créent des ressources en prenant appui sur des œuvres déjà existantes. Ces pratiques pédagogiques sont bien souvent considérées comme illégales ce qui empêche toute reconnaissance juridique de leurs productions. Dans le même ordre d’idée, les productions collaboratives à l’aide des outils Web 2.0 auxquelles contribuent l’enseignant avec ses apprenants ne bénéficient d’aucun statut particulier. Il faut se référer au droit commun du droit d’auteur qui, sur ce point, prévoit le pire régime juridique qui soit : l’indivision des droits entre l’enseignant et les apprenants !

Par ailleurs la segmentation en Europe des législations nationales sur le droit d’auteur cause une insécurité juridique pour les enseignants. En fonction de la localisation des acteurs une ressource pédagogique peut se retrouver illégale. A l’heure de la mobilité internationale encouragée et assumée de nos étudiants cet état de fait est improductif. La comparaison avec le copyright souligne même une distorsion de concurrence avec nos collègues américains. En effet, les enseignants aux Etats-Unis bénéficient du Fair Use. Le Fair Use autorise, notamment dans le cadre de l’éducation, la reprise d’œuvre protégée par le copyright à partir du moment où le préjudice économique pour l’auteur est faible et dans la mesure où cette utilisation favorise le développement économique. Concrètement il tolère de plus larges entorses au monopole d’exploitation des auteurs sur leurs œuvres lorsque c’est économiquement profitable. Cette vision utilitariste du copyright, à l’opposé de celle romantique du droit d’auteur, favorise pleinement la production de services et produits éducatifs. L’économie de la connaissance est une réalité aux Etats-Unis contrairement à l’Europe.

Enfin le public est limité en application de l’exception pédagogique. En France le public doit être majoritairement composé d’apprenants ou de chercheurs et en Allemagne la diffusion se trouve limitée à l’enceinte de l’établissement. Quel anachronisme à l’heure où les établissements en plein concurrence internationale cherchent à valoriser leur patrimoine numérique sur le Web et donc à s’adresser au plus grand nombre !

Mon propos ici n’est pas de prôner une disparition pure et simple du droit d’auteur ni d’appeler à la victoire du néo libéralisme bien au contraire, il faut prendre conscience que l’économie de la connaissance est devenu un enjeu international et nous n’avons malheureusement pas tous les moyens pour relever ce défi.

Le livre électronique enrichit le livre mais appauvrit le lecteur et l’auteur !

Posted by Yann Bergheaud on septembre 12th, 2011 under Non classé Tags: , ,  •  6 Comments

Le livre numérique « est une œuvre de l’esprit créée par un ou plusieurs auteurs et qu’il est à la fois commercialisé sous sa forme numérique et publié sous forme imprimée ou qu’il est, par son contenu et sa composition, susceptible d’être imprimé, à l’exception des éléments accessoires propres à l’édition numérique. » Article 1er de la loi du 26 mai 2011 relative au prix unique.

Par shiftstigma - http://www.flickr.com/photos/shiftstigma/

Cette définition est sans intérêt pour tenter de cerner juridiquement ce qu’est un livre numérique ou e-book. Elle n’est pas technologique neutre et son adoption répond à des intérêts circonstanciés. En effet cette loi s’attache à appliquer le prix unique du livre sous format papier au secteur du numérique afin de protéger les acteurs économiques que sont les éditeurs. Autant dire que cette définition du livre numérique ou électronique sera vite dépassée, nul besoin de prendre un habit de prophète pour affirmer que le livre électronique ne se limitera pas à du « print to screen ».

Le législateur aurait pu profiter de l’occasion pour cerner ce qu’est un livre et surtout le détacher de son support papier à l’instar de ce qu’il a opéré en adoptant le statut de la signature électronique ou de la base de données (qui n’est pas forcément électronique comme le livre n’est plus forcément du papier). Le livre numérique n’est un pas un livre numérisé. Au contraire le livre numérique va s’enrichir de fonctionnalités autorisant l’interactivité avec le lecteur ou l’usager : des ressources externes peuvent lui être associées, parallèlement il peut donner accès à des ressources par la technologie du lien hypertextes, il autorise l’usager à l’enrichir de commentaires,…

Le livre électronique sera vraisemblablement irrigué par les technologies issus du Web et entrera ainsi de plein pied dans le giron du droit de la communication électronique. Nous ne devrons pas attendre des décennies avant que les tribunaux aient à juger de contentieux dans ce domaine.

Le fait que le livre se dématérialise et ainsi offre d’importantes possibilités en terme d’usage ne signifie pas pour autant que l’usager jouira des mêmes libertés qui lui était reconnues auparavant.

En effet, l’utilisation du terme « utilisateur » en lieu et place de celui de « lecteur » n’est pas indifférente. L’utilisateur se retrouve limiter par les conditions d’utilisation qui lui ont été cédées. Il est donc soumis à une licence à l’instar de l’acquéreur d’un logiciel. Cette licence prévoit des conditions strictes qui limitent directement les possibilités d’usage du bénéficiaire du livre numérique. Autrement dit l’utilisateur du livre électronique est moins libre que le lecteur !

Ces limitations des conditions d’utilisation sont pilotées par les DRMs (Digital Right Management Systems) qui ont acquis « leurs lettres de noblesse » avec les œuvres musicales. Ces outils logiciels ont pour finalité principale (mais non exclusive) de limiter le nombre de copies possibles d’une œuvre numérique. Alors qu’auparavant il était possible de « prêter » autant de fois qu’on le désirait un livre (au risque bien souvent de le perdre !), aujourd’hui les DRMs sur les livres numériques limitent le nombre de copies possibles de l’œuvre numérique.

Pire encore, une livre numérique n’est pas la propriété de son possesseur, au sens juridique du terme, de l’utilisateur. En effet, Amazon nous a montré, avec les œuvres d’Orwell, qu’il est possible de supprimer à distance un livre électronique sur une liseuse. Dans le même ordre idée, il s’avère difficile voire impossible de vendre à nouveau un livre électronique pourtant acquis légalement, à notre connaissance aucune plate-forme en ligne ne le permet. Lorsque le livre électronique est offert lors de l’achat d’une liseuse il n’est pas certain que les termes du contrat autorisent une possible revente de l’ouvrage. En d’autres termes, le métier de bouquiniste en ligne n’est pas pour demain !

Et je ne parlerai pas des autres dispositifs de commercialisation sous forme de location à l’instar de ce qui existe pour la VOD (Vidéos à la demande).

Du côté de l’auteur la situation n’est guère enviable ! Les éditeurs ont concocté des contrats d’édition qui différencie le taux de rémunération en raison de la nature de l’œuvre commercialisée. L’auteur bénéficie bien souvent d’un pourcentage du prix de vente inférieur pour la version électronique de l’œuvre. L’argument avancé par les éditeurs étant que l’œuvre numérique coûte plus chère que l’œuvre « papier » !

Le livre numérique est certes un progrès mais à quel prix ?

La question du droit des ebooks a été abordée par Cédric Manara lors des Journées du Elearning à Lyon : www.journees-elearning.com

Retour sur les Journées du Elearning : l’Elearning c’est du bricolage

Posted by Yann Bergheaud on septembre 6th, 2011 under Non classé Tags: , , ,  •  12 Comments

« L’elearning c’est du bricolage » constitue indubitablement le leitmotiv des 6èmes Journées du Elearning que nous avons organisées à Lyon les 23 et 24 juin derniers.

Producteurs de ressources d’apprentissage nous ne sommes pas encore des artisans car nous créons de manière très empirique en ayant chacun nos méthodes, nos recettes de cuisine. Il n’existe pas de technique ou d’outil applicable à toutes les situations comme dans le domaine de l’artisanat. Read the rest of this entry »