Quand Elearning devient du S Learning

Les nouveaux développements du Elearning enrichissent l’enseignement de nouvelles fonctionnalités :

  • réseaux sociaux
  • Serious Games
  • Second life et les mondes virtuels

L’Elearning devient maintenant le Social, Serious et Second Learning.

Les plates-formes pédagogiques peuvent aujourd’hui s’interfacer avec ces nouveaux outils : le dispositif Sloodle permet par exemple une interaction directe entre la plate-forme pédagogique Moodle et le monde virtuel Second Life, la Faculté de Droit de Lyon3 vient de lancer récemment son propre dispositif (fdv.univ-lyon3.fr); les outils de réseaux sociaux tel Elgg permettent de construire de véritables succédanés à FaceBook et outils de Blog ou Portfolio pour le monde universitaire, à titre d’exemple l’on ne saurait que trop conseiller de se rendre sur le site de Paris V (blogs.univ-paris5.fr).

Au-delà de l’effet mode, ou Buzz dans le langage des Geeks, ces nouveaux développements enrichissent l’enseignement par Internet. Ils tendent tous à mettre l’apprenant au centre du dispositif d’apprentissage. Il peut interagir avec son environnement et sa communauté (les autres apprenants et l’enseignant), construire son propre savoir, acquérir des connaissances à son propre rythme. En outre, le fait que l’apprenant devienne acteur de l’enseignement est un atout pédagogique majeur. En effet, impliquer de la sorte l’apprenant au processus d’enseignement permet de lutter efficacement contre l’échec universitaire. Il est vrai que nous ne disposons pas d’étude précise sur l’impact du Elearning sur le taux de réussite des étudiants, et même en présence d’études de ce type, tout dispositif de quantification d’un impact positif se heurterait à des critiques justifiées (manque de recul quant aux usages, réformes régulières des diplômes, échantillonnage des étudiants,…). Néanmoins pour avoir travailler dans un association de lutte contre l’échec scolaire en primaire et au collège je pense pouvoir affirmer qu’impliquer l’apprenant permet de lui donner goût au savoir.

Certains ne manqueront pas de reprocher à ces nouveaux dispositifs d’être un moyen de supprimer l’enseignement en présence d’un enseignant et je pense qu’il y a ici un vrai débat. Mais l’elearning ne serait-il pas un moyen de repenser le cours en présence d’un enseignant ? Ne permettrait-il pas de s’affranchir des contraintes de l’enseignement dit de masse et de se recentrer sur la pédagogie ?

J’ai bien évidemment mon propre avis mais je préfère laisser le débat ouvert.

Tags: , , ,

This entry was posted on mercredi, novembre 4th, 2009 at 18:06 and is filed under Non classé. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.

16 Responses to “Quand Elearning devient du S Learning”

  1. Dubois Says:

    Cours en ligne et suivi rapproché des étudiants en face à face : plutôt oui. Lire la chronique de Jean Ferrette : http://histoireuniversites.blog.lemonde.fr/2009/11/04/cours-en-ligne/
    Cordialement. Pierre Dubois

  2. EC Says:

    Le problème du e-learning est la malheureuse coincidence temporelle avec une phase aigüe où au centre du système ne se trouve non pas l’apprenant, mais la mondialisation, la concurrence et l’argent. Nous faisons du moodle depuis 5 ans, il a commencé sur un serveur dans un coin de mon bureau… maintenant les yeux brillent chez les responsables, quand on explique qu’un master avec des chinois va pouvoir rapporter des €€€ (ou du moins le ministère est heureux de voir se développer des formations auto-financées). Et comme les EC doivent assurer cela en parallèle à leur charge usuelle, la solution moodle est intéressante ; peu de présentiel à faire et à rémunérer, possibilité de sous-traiter l’interaction moodle à un MC « gentil ». Je dois paraître un peu cynique, mais j’ai entre nos convictions de vouloir mieux enseigner pour le bénéfice des étudiants et les considérations de « visibilité » et de compabilité », il y a un clash.
    Bref, moodle comme « pratique républicaine », c’est bien, mais c’est un sport de combat quotidien.

  3. ybergheaud Says:

    @ EC
    D’où la nécessité de mettre à plat la question de l’équivalence temps présentiel des heures en Elearning. Il est indispensable que les enseignants chercheurs se mobilisent sur la question de la quantification des activités d’E-learning afin d’éviter le type d’excès que vous évoquez. L’Elearning est une opprotunité qui s’offrent à l’enseignement supérieur et aux enseignants. Vous devez absolument prendre l’initiative sur ces questions. Et pourquoi pas comme cela s’est vu par le passé un groupe de réflexion informel sur ces questions (via FaceBook par exemple).
    Cordialement

  4. sbour Says:

    Il faut repenser le système éducatif avec les nouveaux outils a notre disposition, pour mieux gérer les ressources (humaines, technologiques) mises a notre dispostion.
    Mais dans ce contexte de privatisation généralisée des services, d’économies de bouts de chandelles et de frilosité devant les vraies grandes réformes… il est tout à fait de mise de se faire du souci!
    D’où l’intéret des debats sur les copyrights, la rémunération des enseignants, la repartition de leurs taches, l’evaluation etc…

  5. ybergheaud Says:

    @ sbour
    Tout à fait d’accord. Je renouvelle ma proposition de groupe de réflexion, via FaceBook par exemple, sur ces aspects.
    Cordialement

  6. jf-skolanet Says:

    Je partage tout à fait votre analyse. Il est essentiel de repenser les approches pédagogiques pour les rendre cohérentes avec l’omniprésence du numérique. Le e-learning a jusqu’alors été pensé comme un seul outil de formation à distance. Pas de programme de développement en ce sens signifiait donc pas de e-learning. La donne semble en train de changer, et l’intérêt des solutions e-learning dans un contexte d’apprentissage en présentiel semble trouver sa place. Je partage également l’avis d’EC. J’ai aussi développé une plateforme moodle sur un coin de bureau, l’outil est aujourd’hui utilisé par plusieurs collègues. Mais le chemin est long … pour les enseignants, et les décideurs/financeurs ! Car les étudiants semblent y trouver leur compte à la lecture des rapports d’activité. Pour ou contre les cours en ligne, ma réaction sur le blog de Skolanet

  7. Jean-Marie Gilliot Says:

    Dans les technologies qui permettent d’avancer sur le domaine du social learning, il ne faut surtout pas oublier la mobilité.

    Il est par ailleurs clair que les outils qui centrent l’apprentissage de l’étudiant, qui permettent un apprentissage réflexif et la collaboration sont dans une évolution logique du e-learning. Ce qui m’a plutôt impressionné au début 2009, c’est que ce constat a été très largement partagé. Beaucoup d’études convergent pour en faire LA nouveauté de 2009. J’en ai compulsé quelques unes (voir par exemple évolutions du e-learning : le social learning).

    Ce qui me parait intéressant est que maintenant la technologie est suffisamment mature pour permettre de supporter le point de vue pédagogique et pas le contraire, et que les sources de connaissance ne sont plus limitées à celles prévues dans la classe.

    Par contre, clairement : le rôle de l’enseignant bouge dans ce contexte et le système éducatif doit le prendre en compte pour valoriser et non pas freiner ce changement du prof dispenseur de savoirs à l’enseignant organisateur de situations d’apprentissage et accompagnateur d’apprentissage.

  8. ybergheaud Says:

    @ jf-skolanet
    Nous parlons bien maintenant d’apprentissage et non plus d’enseignement. La puissance du Elearning me semble résider dans cet aspect. Je ne peux que saluer votre sens de pionnier comme EC, l’Elearning a besoin de pionniers comme vous pour faire avancer les usages. A titre personnel, j’ai pu trouver un certaine valorisation (si ce n’est la seule) dans la reconnaissance de notre travail pour nos usagers, les étudiants.

  9. ybergheaud Says:

    @ Jean-Marie Gilliot
    Tout à fait d’accord avec voir et j’ai lu avec intérêt votre article. Au risque de me répéter j’estime qu’il ne faut pas attendre de Grande réforme de nos autorités de tutelle mais au contraire « prendre le pouvoir » sur les questions de valorisation et ainsi devenir une force de proposition.

  10. Minos Says:

    Tout cela est quand même un peu utopique car vous oubliez que dans la réalité, l’usage d’un produit/service de masse est toujours très en-deçà de ce qui est théoriquement possible. Qui utilise tous les boutons de la télécommande de sa TV ? Outre la vrai question des moyens humains et économiques pour tout cela, la difficulté essentielle est donc qu’il faut repenser le système pour la masse des étudiants, pas seulement pour ceux qui sont eux-même à l’avant-garde de l’usage d’internet. Par ailleurs la doctrine « La condition est bien que l’étudiant soit engagé dans ses études. » est très analogue à celle qui a échoué dans le secondaire dans les années 1990. Indépendamment de la loi du moindre effort, grande loi fondamentale de l’activité humaine qui touche aussi bien les étudiants que les enseignants, nos étudiants de L1 sont de bonne volonté, mais peu matures et ne savent pas trop où ils vont ni où ils veulent aller : même ceux qui préparent le capes ne « comprennent » ce dans quoi il se sont engagés que deux ou trois mois avant les épreuves ! Pourtant, on pourrait penser qu’ils sont déjà assez avancés et que l’objectif est clair et bien défini. Alors vous imaginez en L1… (Je parle ici pour l’université, la situation dans les IUT ou autres écoles est sans doute différente)

  11. karine Says:

    que pensez-vous de l’E-learning dans l’apprentissage des langues ? actuellement lancé dans mon établissement pour des raisons clairement budgétaires, moins de 10h de face à face sont prévues pour le semestre mais l’objectif reste le même !
    Quand on sait que les etudiants français ne sont pas bons en langue, cela ne risque pas de s’arranger. Comment évaluer l’oral ou l’écrit ? cela est possible mais nécessite des moyens humains et donc financiers aussi conséquents que ceux alloués à l’enseignement face à face traditionnel. Il me semble qu’on va dans le mur …

  12. ybergheaud Says:

    @ Minos
    Il me paraît nécessaire d’accompagner les usages des enseignants et de promouvoir la qualité des ressources. Je serai partisan d’une charte qualité ou même d’indicateur TICE comme il en existait il y a quelques années (mais qui n’ont pas été remis à jour). Quant aux étudiants, il me semble tout à fait prêts à un usage avancé d’Internet, la génération « Digital Native » est en marche et arrive à l’Université. Je suis assez épaté par la maîtrise de nos étudiants aujourd’hui comparé à il y a quelques années. Quant à l’orientation et aux attentes professionnelles des étudiants cela déborde largement le thème de notre Blog (l’Université de demain doit-elle préparer à un métier ou non ? etc… ).

  13. ybergheaud Says:

    @ karine
    Il est tout à fait possible d’apprendre une langue en E-learning. Des produits comme Tell me more sont très bons mais relativement chers, toutefois rapporté à la masse des étudiants cela revient à quelques euros par étudiant. Mais en ce moment c’est une dépense conséquente pour nos Universités.
    Il me paraît primordial pour ce type d’apprentissage de mettre l’étudiant en situation de parler, d’écrire et de se corriger : recours au Chat, écoute de Podcast, exercices en ligne,… Mais tout cela demande une solide réflexion avant de se lancer. A défaut si le recours au Elearning revient à mettre à disposition des documents c’est assez pauvre et sûrement moins efficace que le face à face.

  14. Revue de blogs (1) - Histoires d’Universités - Blog LeMonde.fr Says:

    […] de Yann Bergheaud (Lyon 3). “Quand l’e-learning devient du S learning“. “L’E-learning devient maintenant le Social, Serious et Second […]

  15. Jiolo Says:

    Je me permet de signaler un livre en cours de préparation sur le sujet :
    http://www.psst.pro/pg/blog/fdomon/read/12001/medias-sociaux-formation-social-learning-un-livre-blanc-en-introduction
    Je n’y ai pas participé mais je pense que ça promet d’être intéressant. 😉

  16. ybergheaud Says:

    Bonjour,
    Je connais bien ce projet c’est un ami qui gère ce projet. Merci quand même
    Cordialement

Leave a Reply