Le Social Learning peut se définir comme l’utilisation d’outils de partage de connaissance entre apprenants dans une optique collaborative. Les outils du Social Learning sont directement issus du Web 2.0 : blogs, micro-blogging (Twitter,..), Wiki, partage de Bookmark (Delicious, …), ou encore réseaux sociaux (FaceBook, Viadeo,…)
Le Social Learning n’est pas une nouvelle forme du E-Learning, au contraire il en fait partie intégrante. Nous en voulons pour preuve la définition de l’Union Européenne. » l’E-Learning est l’utilisation des nouvelles technologies multimédias et de l’Internet, pour améliorer la qualité de l’apprentissage en facilitant l’accès à des ressources et des services, ainsi que les échanges et la collaboration à distance. » Source Elearningeuropa.info
La référence aux échanges et à la collaboration inclut bien, à notre sens, le Social Learning dans la notion plus englobante qu’est l’E-Learning, Comme le souligne Anthony Poncier dans la remarquable « Introduction au Social Learning » – ouvrage collaboratif initié par Frédéric Domon – le Social Learning marque un tournant dans les modalités du E-Learning. En effet, dans une acceptation première, l’E-Learning se conçoit a minima comme la diffusion de ressources pédagogiques par un enseignant à destination d’apprenants. Le Social Learning lui induit une collaboration entre apprenants à l’initiative de l’enseignant ; il contrôle et modère les échanges entre apprenants. Dans cette nouvelle configuration l’enseignement par Internet devient également du coaching d’apprenants. L’apprenant n’est plus uniquement destinataire du savoir dispensé par l’enseignant mais il devient acteur du dispositif d’enseignement. Il participe à son propre apprentissage, il collabore avec l’enseignant et les autres apprenants et il partage son savoir et ses connaissances.
L’apprenant est également amené à reformuler les connaissances acquises pour les partager avec la communauté des autres apprenants. Pédagogiquement c’est extrêmement intéressant : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement – Et les mots pour le dire arrivent aisément. » (Nicolas Boileau-Despréaux). Cela constitue un excellent moyen de contrôler l’acquisition des compétences et savoir-faire.
En outre, l’apprenant partage son savoir-faire. Il apprend ainsi à collaborer avec une communauté. C’est bien ce qui est demandé aujourd’hui dans l’entreprise. Le travail d’équipe, le partage des connaissances et du savoir-faire et donner pour mieux recevoir sont aujourd’hui les nouvelles configurations des relations professionnelles dans l’entreprise. Par conséquent apprendre à nos étudiants à utiliser sciemment les outils du Web 2.0 c’est également participer à leur insertion professionnelle. Nous ne prendrons pas partie sur ce que doit-être aujourd’hui l’enseignement supérieur : schématiquement dispenser du savoir ou former des professionnels. Mais il est évident que l’insertion professionnelle de nos étudiants devient une des préoccupations de nos autorités de tutelle. Et nous ne pouvons que l’approuver.
Néanmoins les outils du Web 2.0 sont bien souvent absents des Environnements Numériques de Travail proposés à nos étudiants. D’ailleurs nous ne pouvons que saluer l’initiative de l’Université Paris Descartes avec les Carnets de Paris Descartes, un des rares établissements à avoir compris l’enjeu du Social Learning aujourd’hui. Face à cette situation les enseignants désireux d’utiliser le Social Learning n’ont fréquemment par d’autres choix que d’utiliser les outils « grands publics » tels que FaceBook ou Twitter. Ils le font bien souvent de manière « clandestine » par crainte d’être marginalisés par le corps enseignant ou d’être la cible de reproches de la part de leur hiérarchie. Malheureusement avec ces outils grands publics le savoir et les échanges entre apprenants et enseignant ne peuvent bien souvent pas être capitalisés. Et l’absence d’outil interne dans les établissements est un frein indéniable à la généralisation du Social Learning dans l’enseignement supérieur. Il serait souhaitable que le développement du Social Learning devienne un axe stratégique des TICE dans les établissements supérieurs et qu’il ne soit pas considéré comme un simple gadget technologique. Le Social Learning est bien le nouvel El dorado du E-Learning ou encore « ELearning dorado » !
On peut aussi noter l’apparition de nouveaux services Web 2.0 qui sont particulièrement adaptés à la formation car permettant d’enrichir la relation entre l’apprenant et l’accompagnateur. Ces services, à l’instar de SparkAngels, qui vient de sortir un module pour la plateforme LMS moodle, permettent un véritable partage d’écran interactif et pédagogique un peu comme si l’accompagnateur passait derrière l’épaule de l’apprenant pour le « coacher ». La richesse de l’image n’est plus à prouver. L’adage ne dit-il pas ? « il vaut mieux un bon schéma qu’un long texte ». C’est dans l’accompagnement instantané directement dans l’environnement de l’apprenant que la formation devient la plus efficace. Le grand rêve de la formation informelle personnalisée et instantanée !
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This post was mentioned on Twitter by fdomon: via @yannbz: Le Social Learning, nouvel El dorado du E-Learning ? http://bit.ly/84D3uE…
@ Franck Rougeau
Je ne peux qu’aller dans votre sens. L’image possède un potentiel pédagogique important.
Merci de ce texte.
Je suis totalement convaincu de l’importance des réseaux sociaux pour l’apprentissage.
A l’université de Lille1, nous développons plusieurs réseaux qui viennent s’ajouter à nos LMS, plateformes.
Pour l’apprentissage des langues étrangères, regardez notre utilisation de Ning : http://foreignerinlille.ning.com
Nous avons également une session de Elgg (pour les étudiants français)
blogs.univ-lille1.fr/
Twitter est en cours d’expérimentations dans certaines classes encadrés par des enseignants aidés par des IPM (ingénieur pédagogique multimédia), métiers à la croisée de l’enseignant et de l’informaticien.
Le métier d’animateur de communautés prend toute sa place ici dans les réseaux sociaux. Il faut que l’institution le reconnaisse réellement : et là, ce n’est pas encore gagné…
A suivre
DAvid Cordina
http://twitter.com/w2YDAvid
@ DAvid Cordina
Bravo à Lille 1.
Je vais visiter les liens que vous m’avez indiqués.
En ce qui concerne la rémunération des animateurs de communautés, pour ce type d’activités l’arrêté du 31 juillet 2009 prévoit une rémunération par un « forfait modulable en fonction de la nature de la formation, du temps passé dans l’activité présentielle correspondante et du nombre d’étudiants concernés. » A partir du moment où l’on considère que cette activité est assimilable à de l’enseignement, ce dont je suis persuadé mais qu’en est-il de nos responsables ?
Cordialement
L’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines fait partie des pionniers avec le déploiement de sa plateforme elgg : « Mon e-portfolio, le réseau de l’UVSQ » : http://e-portfolio.uvsq.fr – un mix : réseau social avec co-construction du savoir, échanges informels pour créer un lien dans l’université, présentation par profil de tous les acteurs de l’université (étudiants, enseignants, personnel), portfolio numérique de compétences = C2I, passeport européen des langues, création d’un CV Europass, communautés, groupes de travail, réseaux d’anciens … Le social learning est en marche dans certaines universités !
@ Marie Leproust
C’est plus qu’encourageant, même s’il y a peu d’Universités dans le Social Learning les dispositifs existants sont très intéressants. Tout ceci me conforte dans l’idée qu’il nous faudrait un observatoire du E-Learning à l’instar de ce qui existe aux EU (Sloan Consortium,…). Une structure de veille, d’échanges d’usages et de valorisation de l’existant. Nous avons tenté avec d’autres établissement européens de présenter un projet à l’UE mais malheureusement il n’a pas été retenu. Si jamais certains veulent tenter l’aventure (créer un observatoire français) je suis partant.
Bien à vous
@ybergheaud
Nous faisons des émules ! Beaucoup de contacts avec d’autres universités : Paris-Descartes -> les pionniers, Nancy, Clermont-Ferrand, Bourgogne, Paris-Créteil, … et d’autres, un réseau s’est créé sur la communauté francophone de Elgg … sur les usages potentiels de Elgg dans le social learning … Un observatoire serait un rêve … Mais j’ai de plus en plus de contacts avec mes alter ego universitaires sur plein de sujets … des bouffées d’oxygène !
@ Marie Leproust
Je pense qu’il serait intéressant de formaliser sous une forme ou une autre ces échanges et ces dispositifs innovants, non ?
Le social learning reste pour moi un concept polymorphe. Sa définition dépend de là où l’on place le curseur entre apprentissage formel ou informel, entre apprentissage structuré ou non… Par exemple, pour certains, le social learning est l’équivalent du elearning 2.0 : on reste dans une conception d’apprentissage dirigé, moins structuré que dans l’elearning classique, mais tout de même fortement “top down”.
On ajoutera alors aux LMS classiques type Moodle quelques fonctionnalités sociales.
Le social learning introduit un vrai changement de paradigme dans la formation, chose que n’a pas su faire l’elearning depuis ses origines. Ainsi pour d’autres, le social learning ne se conçoit qu’à travers des pratiques décentralisées et individuelles (bottom up) sous forme d’environnement personnel d’apprentissage. Dans ce cas, les LMS seront remplacés par des plateformes sociales (comme l’excellent ELGG par exemple).
PS: ce mois-ci, le thême du blog carnival Ecollab est « l’avenir de la formation dans l’E2.0 »: http://bit.ly/7auJXU
N’hésitez pas à participer…
@ Frédéric DOMON
Je suis assez d’accord avec toi concernant la polymorphie du Social Learning. Toutefois je ne pense que l’on puisse opposer une conception « top down » et « bottom up » de la diffusion du savoir et de l’apprentissage. Avec les outils issus des réseaux sociaux on constate une mixité de ces deux phénomènes. L’E-learning ne me semble pas l’objet d’une révolution dans les usages mais plutôt d’une modification (que ce soit avec ou non l’utilisation d’un LMS). Bon il est vrai que travaillant dans une Université je suis assez influencé par des schémas « d’apprentissage formel ».
Bonjour
entièrement d’accord avec ces approches, je reviens de european school net où j’ai pu discuter avec pleins d’acteurs européens (le seul ministère non représenté était la France…) et il y a une vrai expérience très riche mais aussi une volonté de réfléchir à développer non seulement l’utilisation des outils existants mais aussi inventer de nouveaux outils dédiés à l’éducation et former une nouvelle génération capable d’inventer l’avenir…
Au plaisir de discuter et de monter une réunion (par exemple dans nos locaux à Paris ou à la cantine si besoin) sur ces questions que nous avons déjà abordé dans une série d’éducamp.
@ François Taddei
A votre disposition pour en parler lors d’une réunion. On en parle en « off »
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