
Source : www.experience-transmedia.com
Mooc – pour Massive Open Online Course et pour ne pas dire CLOM (Cours Libre Ouvert et Massif) parce que ça ne fait pas très pas assez moderne – est le mot magique depuis plusieurs mois. Nous l’avions déjà senti il y a près d’un an lorsque nous préparions le programme des Journées du ELearning 2013 mais je n’aurai jamais imaginé un tel Buzz (pour continuer à « faire moderne »). C’est même devenu un mot magique : il suffit de l’employer dans un mail pour avoir une réponse dans la journée là où parfois il fallait attendre plusieurs jours. J’ai même songé à l’insérer dans chacun de mes mails mais j’ai renoncé cela était par moment un peu artificiel ! Ce terme permet également de briller et d’attirer l’attention dans une réunion où se côtoient « les professionnels de la profession » : « je te dis le xMooc c’est mort maintenant il y a le cMooc,… «
De manière très polémique je l’avoue, mais finalement qu’il y-a-t-il de neuf avec les Mooc ?
C’est gratuit. Mais ce n’est pas nouveau de mettre en ligne des ressources pédagogiques gratuitement. Et puis il existe également les Ressources Educatives Libres, les REL, et ça ne date pas d’hier.
Concrètement l’aspect massif est la véritable nouveauté. L’engouement médiatique explique sûrement les milliers d’inscriptions que l’on constate sur certains Mooc, anglophones généralement et issus d’universités aux noms extrêmement prestigieux (comme par hasard !). L’innovation est sûrement technique : une plateforme permettant d’assurer la mise en ligne de ressources pour un grand nombre d’Internautes. On en revient donc simplement à l’outil. Tout ce qu’il y a de neuf dans le Mooc serait bien à mon humble avis l’outil. A l’occasion d’une causerie publique entre amis avec Jean-Paul Moiraud et Emmanuel Bellengier nous en étions même venus à la conclusion que le Mooc était un moyen de remettre l’outil technologique au centre du dispositif d’apprentissage.
Si les Mooc ne sont finalement qu’un outil, la question du pourquoi faire un Mooc reste entière. J’enfonce des portes ouvertes mais il convient de rappeler pourquoi et comment les Mooc ont vu le jour. Les Mooc ont été créés aux Etats-Unis pour répondre à une baisse significative du nombre des inscriptions à l’Université suite à la crise économique et financière. Les inscriptions à l’université sont le modèle économique du système de l’enseignement supérieur américain. Il devenait donc urgent pour les universités de mettre « sur le marché » des produits d’appel (pour ne pas dire « tête de gondole ») pour attirer les étudiants. Les Mooc ne sont donc que le fruit de la concurrence acharnée que se livrent les universités américaines sur le marché mondiale de l’éducation. J’ose effectivement employer le terme de « marché de l’éducation » et il s ‘agit d’une simple constatation (aucun parti pris idéologique de ma part).
L’université française n’est pas soumise aux mêmes contraintes. Nous ne connaissons pas de crise économique de l’enseignement supérieur. L’enseignement supérieur est un service public qui ne repose pas sur les recettes issues des frais d’inscription.
Dans ces conditions pourquoi faire des Mooc ici ?
Deux options peuvent être envisageables : assurer et développer la place du système éducatif dans le monde ou alors faire violence à notre système éducatif pour l’obliger à changer.
La première option répond directement à nos missions de service public et la vision « universaliste » de l’enseignement publique. Elle peut en outre s’appuyer sur un réseau efficace : la francophonie. Et enfin elle répondrait à de véritables besoins de la part du monde francophone « en voie de développement économique ». Cette partie du monde, essentiellement en Afrique, nous sollicite pour l’aider à relever les défis issus de l’arrivée massive d’une tranche d’âge dans l’enseignement supérieur.
La seconde option revient à agresser le système en développant ces dispositifs d’enseignement massif afin d’amener les enseignants et les établissements en changer en profondeur les modalités de l’enseignement. Intégrer massivement le numérique dans l’éducation est bien le challenge qu’essaye de relever les pouvoirs publics depuis maintenant près de 15 ans. Les investissements matériels au profit d’outils numériques de plus en plus performant n’ont pas réussi à modifier les manières d’enseigner. Aujourd’hui l’action ministérielle se situe sur le plan des usages pédagogiques et nous ne pouvons que louer cette démarche. Elle me paraît nettement plus pertinente que celles qui ont déjà été menées. Elle prend en outre en compte le fait que l’éducation est un système complexe et comme le développait Joël de Rosnay dans sa théorique de la « systémique » : « un système homéostatique (ultra-stable) ne peut évoluer que s’il est « agressé » par des événements venant du monde extérieur ». Il rajoute toutefois, toujours dans le même ouvrage, qu’il est nécessaire de respecter « les temps de réponse » de tout système. Or l’action politique, du fait des médias, se situe de plus en plus dans le présent et les résultats se doivent d’être immédiats.
Certains noteront que je ne parle pas d’une autre option possible qui serait de remplacer des cours présentiels par des Mooc. Je suis et resterai un éternel optimiste aussi je ne crois pas que ce soit la raison qui anime nos dirigeants même si j’admets que ce puisse être une conséquence probable.
Bonjour Yann,
Il me semble que dans ta très intéressante présentation, il faut ajouter le champ de la formation professionnelle. Une nation n’a de chance de préparer son avenir que si elle est en capacité de former sa jeunesse dans le cadre de la formation initiale mais aussi d’assurer la mise à jour des savoirs de la formation continue.
Au moment où la formation professionnelle est en train d’être modifié (on passe de 120 heures à 150 heures au profit des salariés), je pense qu’il faut mettre en relation ces deux pôles.
Les Universités ont, me semble t-il, un grand rôle à jouer dans cet immense chantier de la formation des adultes. Il est probable que les Moocs permettent d’assurer une forme de continuum entre formation initiale et formation continuée.
Bien cordialement
jpm
La ligne de « signature » devrait préciser non seulement la date de publication mais aussi la date de dernière modification… à défaut, ça fait un peu « ajustement de l’histoire »; si les résumés n’étaient pas envoyés par mail on n’aurait pas de trace de ce qui a vraiment été publié à l’origine…
Bonjour Jean-Paul,
Tout à fait d’accord avec toi. Je réservais cet aspect pour un autre article dans lequel je désire traiter les raisons « subjectives » pour faire un Mooc.
Cordialement
Bonjour,
Je ne comprends pas votre commentaire.
Cordialement
Bonjour Yann
Aujourd’hui les MOOC provoquent un débat très fort, on peutcomprover cette affirmation en internet. Il y a beaucoup de blogs et des journaux qui présent ce débat.
À mon avis les MOOC ne vont pas réussir dans les universités. Jordi Adell avait parlé a l’université Jaume I des MOOC et des jours après il parle (sur son blog http://elbonia.cent.uji.es/jordi/) de la complexité du futur des MOOC. Il pense que vraiement il n’y a pas rien nouveau.
Cordielment Luis