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Apprenez l’anglais !

indexUn long silence parce que le mois de juin est la période des congrès. Beaucoup de déplacements, des contacts nombreux, beaucoup d’échanges, des interventions à préparer aussi. Il est temps d’en faire le bilan.

D’abord un regret, toujours le même : les français sont fort peu nombreux dans les congrès Européens où la langue de communication est l’anglais. Pourtant il y a beaucoup à apprendre et à échanger avec nos voisins. Les responsables des services support de nos universités, leur administration et même le Ministère regardent peu au-delà des frontières de l’hexagone. Au mieux vont-ils vers les pays francophones et l’Amérique se limite souvent au Québec. Mais ils sont peu présents dans les réunions Européennes.

Nous allons éventuellement regarder de l’autre coté de l’Atlantique, moi le premier, chez les Américains. Il y a beaucoup à apprendre au MIT ou à Harvard, certes, mais il est bien difficile de mettre en œuvre leurs idées compte-tenu de la différence des moyens, véritable gouffre infranchissable.

Je me souviens de la première réunion des JRES, à Montpellier, il y a longtemps déjà. Un représentant de TERENA (Trans European Research and Education Networking Association) exposait les buts de cette association des réseaux informatiques à l’échelle Européenne. Il montrait une carte des membres : au milieu un grand hexagone blanc. La France n’en était pas encore membre alors que la plupart de nos voisins y étaient déjà actifs. Comme je m’en étonnais, scandalisé, auprès de Dany Vandromme, le patron de RENATER, celui-ci me rétorqua que ce n’était pas le coût d’adhésion qui était le problème mais le fait de ne trouver aucun volontaire pour participer aux réunions. Depuis cela s’est arrangé. Néanmoins, il y a deux ans encore, alors que je représentais EUNIS (une autre organisation Européenne) au congrès annuel de TERENA (pour parler de MOOC, bien sûr), je fus ébloui de voir les progrès dans la gestion des réseaux. J’avais abandonné toute responsabilité dans ce domaine depuis dix et je découvrais les progrès réalisés dans leur virtualisation et la richesse des possibilités d’organisation envisageables aujourd’hui.  La présence des français se limitait à RENATER, notre représentant au sein de TERENA, et à un ou deux ingénieurs venus d’ailleurs, alors que toute université un peu importante, possédant des réseaux d’une certaine sophistication aurait du être représentée.

Cette année, alors qu’on évoque depuis quelques années déjà de grands projets universitaires dans le cloud, j’aurais invité les personnes concernées à écouter les vainceurs du Elite Award d’EUNIS, lors du congrès EUNIS 2015, à Dundee en Ecosse. Les représentants des universités de Rhénanie du Nord – Westphalie, exposaient la réalisation d’un système de stockage et de partage sécurisé, , analogue à Dropbox, ouvert à tous les personnels et étudiants de leurs institutions, réalisé avec des logiciels Open Source. Un magnifique exemple d’une réalisation menée avec des moyens à notre portée, tant en personnel qu’en moyens financiers.

De même les enseignants de l’Ecole d’Informatique de Varsovie, gagnants du Doerup award pour l’usage des technologies dans l’enseignement, exposaient comment ils avaient aidé plus de 500 lycées à former les lycéens au codage, au travers des cours qu’ils avaient réalisé et mis en ligne[1].

Au congrès Future EdTech, la semaine précédente, les danois de l’université Syddanske exposaient leur système d’examens sur ordinateur, des processus de suivi jusqu’à l’organisation des locaux et les gains pour l’institution comme pour les étudiants qui appréciaient grandement ce nouveau mode de contrôle.

Le JISC (Joint Information Systems Committee), une formidable organisation, en Grande Bretagne, qui couvre tous les domaines des systèmes d’information universitaires, bien au-delà de RENATER, de l’AMUE et de tous nos organismes en charge de ce domaine, exposait le projet en cours, avec Apereo, pour construire un véritable système d ‘analyse de ces mêmes données et leurs indicateurs. Pourquoi ne pas nous joindre à de telles initiatives ?

Nous organisons en France dans tous les domaines d’excellents conférences, les débats y sont animés et les participants nombreux et compétents. On ne peut pas participer à toutes et il faut faire des choix. Mais dans un monde ouvert, dans une Europe qui tente d’exister malgré ses nombreux défauts et difficultés, pourquoi nous enfermer dans nos frontières ?

On connaît le peu de gout des français pour les langues mais, là, cela devient une infirmité. Ajoutez à cela qu’il n’est pas dans les habitudes des services support et de l’administration d’envoyer leur personnel en mission à l’étranger, à la différence des laboratoires de recherche, et vous trouverez l’origine des prétextes qui sont toujours mis en avant pour ne pas se déplacer en dehors de nos frontières : surcharge de travail, missions prioritaires, manque de moyens… Tout cela est certainement vrai mais ces missions devraient être une part importante de la formation de nos cadres. Lorsque j’étais en responsabilité, j’ai toujours pris soin à encourager ces déplacements que je considérais comme essentiels pour la dynamique du service et l’innovation.

Pour innover, apprenez rapidement des éléments d’anglais, déplacez vous dans les conférences Européennes et osez communiquer en anglais. On ne vous demandera pas de parler l’anglais d’Oxford et vos collègues allemands, italiens, espagnols, portugais ou polonais sont dans la même situation que vous. Il y a tellement à profiter à échanger avec nos partenaires !

[1] Ces documents seront disponibles, avant la fin de l’année dans EUNIS Journal of Higher Education IT, http://www.eunis.org/erai/

 

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