Mon billet apparaît aujourd’hui, dans Educpros, juste posté avant les événements tragiques de vendredi. Il me paraît dérisoire aujourd’hui et il me semble essentiel important de revenir sur l’importance qu’a joué la communication numérique tout au long de cette nuit de cauchemar.
J’étais allé me coucher tranquillement vers minuit, sans rien savoir bien sûr. J’avais regardé les nouvelles à 20h sur une chaîne de télévision et évidemment rien ne pouvait être dit.
Heureusement je lisais un e-book sur ma tablette lorsqu’un message d’une amie américaine de Philadelphie m’est parvenu, au travers de messenger, s’inquiétant pour moi et ma famille. Il était 18h pour elle, l’heure des actualités et la nouvelle faisait la première page. Je suis tombé des nues, j’ai cru un instant à une mauvaise blague mais la radio et la télévision m’ont rapidement fait comprendre le cauchemar que nous vivions.
Les assassins n’avaient pas visé n’importe qui, n’importe quoi. C’est à notre jeunesse qu’ils s’en sont pris dans ces quartiers qui sont les leurs. Comme de nombreuses personnes je me suis inquiété pour mes proches, mes enfants et mes neveux et j’ai immédiatement envoyé une série de sms pour en savoir plus. Mais comment faire vis à vis de toutes mes connaissances et amis qui pouvaient être sortis ce vendredi soir ? Facebook s’est révélé rapidement apporter une partie de la réponse avec son application qui demandait à toutes les personnes enregistrées dans la région parisienne de signaler qu’elles étaient en sécurité. Certes je ne pouvais avoir de réponse pour tout mon carnet d’adresse parisien mais le nombre de personnes dont j’ai eu des nouvelles rassurantes au travers de tous ces moyens est impressionnant. La touche finale est venue avec WhatsApp. Lorsque nous étions partis aux Etats-Unis il y a trois semaines, le petit groupe de français que nous étions, avait utilisé une liste sous WhatsApp pour échanger à tout instant et nous retrouver à la sortie des conférences, dîner ensemble… Elle a fonctionné une nouvelle fois, le lendemain matin, pour nous apprendre qu’une collègue qui se trouvait au Bataclan en était sortie saine et sauve.
Pendant la nuit nous avons suivi les nouvelles à la télévision. Parallèlement je pianotais sur ma tablette, basculant de Tweeter à Facebook pour en savoir plus. Bien sûr, même s’il faut lire ces communications avec précaution et les vérifier, comment ne pas être ému par les appels proposant l’hospitalité à ceux qui fuyaient devant la terreur, au don du sang et bien d‘autres encore. Comment ne pas être réconforté en voyant, sur la vidéo d’une sortie secondaire du bataclan, une personne allongée qui possédait encore assez de moyens pour appeler au secours au moyen de son smartphone. L’ensemble des messages de réconfort, de propositions d’aide de toute sorte ont été la première manifestation d’un grand mouvement de solidarité qui fait chaud au cœur.
Tout le week-end sont tombés les courriels, de mes collègues et amis français et étrangers du monde entier, d’Europe, des Etats-Unis, du japon, qui s’inquiétaient de moi et de mon entourage et me priaient de transmettre à tous leurs condoléances et leur sollicitude. Les pages Web des journaux du monde entier, les photos postées sur Instagram et ailleurs montraient que nous n’étions pas seuls dans notre drame.
Au travers de ce rapide billet je voulais montrer que le Web et le numérique ont joué un grand rôle positif au cours de ses événements. Je voudrais insister sur le fait qu’ils font partie de notre quotidien et adresser un message à tous les responsables de nos universités, et pas seulement à ceux en charge de la communication, sur le fait qu’il faut les utiliser au quotidien. Le numérique a commencé à pénétrer l’Enseignement Supérieur. Une leçon apprise au travers de ces tragiques événements, est qu’il peut faire beaucoup plus encore : il peut servir à créer de véritables communautés, ce qui nous manque le plus aujourd’hui.