Les élections des Conseils centraux de Paris 1 Panthéon-Sorbonne devraient se tenir par vote électronique du 24 au 26 novembre 2020. Paris 1 fonctionne historiquement par « tourniquet » entre ses trois grands secteurs disciplinaires (Droit et Sciences politiques ; Economie, Gestion et Mathématiques ; SHS). Bien que contesté, le tourniquet a été respecté.
UP1 est membre fondateur du Campus Condorcet où les SHS déménagent progressivement. Créé en 2015 par la fusion des 5 UFR juridiques, l’Ecole de droit de la Sorbonne développe maintenant ses propres services, et pèse de plus en plus sur la politique de l’établissement.
Du côté des enseignants-chercheurs, trois listes sont en concurrence :
- PULS : Pour une Université Libre et Solidaire intersyndicale élargie (SNESUP, CGT, SUD et non syndiqués) qui ne présente pas de candidat à la présidence [@PourPuls] ;
- Paris 1, l’Université en commun qui soutient Soraya Messaï Bahri [@messai_bahri], MCF en Droit privé et sciences criminelles, ancienne VP CFVU 2012-2016, remplaçant Paul Cassia après des propos déplacés, qui ont appelé des excuses.
- Réinventons Paris 1 : Pour une université ouverte, collégiale et solidaire qui soutient Christine Neau-Leduc [@NeauLeduc] PR en Droit privé et sciences criminelles.
Réinventons Paris 1 n’est pas particulièrement claire sur le modèle de gouvernance qu’elle envisage, qui apparait tout de même très centralisée, puisque « sans morcellement de la fonction présidentielle affaiblissant la représentation de l’université ».
PULS justifie son absence de présidentiable par la volonté d’« impulser une nouvelle dynamique de construction de l’université fondée sur l’élaboration collective des décisions au sein des conseils, après consultation préalable de tous les personnels concernés ». De son côté, Soraya Messaï Bahri propose de « 1/ confier des responsabilités au Conseil académique et aux commissions consultatives à des éluEs de toutes les listes représentées aux conseils centraux ; 2/ permettre la dissociation des fonctions de présidentE du Conseil académique de celles de présidentE de l’université. ».
Les deux listes ne seraient donc pas forcément incompatibles, avec un CA présidé par Mme. Messai-Bahri, et un CAc présidé par une tête de liste PULS. Cette configuration serait conforme à l’esprit de la loi Fioraso, et certainement favorable à la collégialité et donc à un meilleur pilotage de l’établissement. Si la présidence du CAc était pressentie pour M. Cassia, les électeurs seraient obligés de se mobiliser pour PULS afin d’obtenir cette configuration.
Bilan de Paris 1
Le dernier Bilan social disponible semble être celui de 2016. Les informations suivantes sont tirées de la Fiche bilan-projet Paris 1 de la CPESR, qui s’appuie sur les données ouvertes du ministère à leur dernière date (rentrée 2018).
Paris 1 est membre de la CURIF mais pas de UDice et n’a pas d’IDEX.
Son profil général est plutôt contrasté : dans la première moitié des universités françaises en ce qui concerne le taux de subvention pour charge de service public (SCSP, 80% de ses ressources), et les recettes recherche (ANR, contrats et prestations, etc., 19,7k€ par enseignant-chercheur titulaire) ; elle est en revanche parmi les plus basses en terme de taux de titularité des enseignants (52%), de taux d’encadrement (1,8 enseignants titulaires pour 100 étudiants). Surtout ses ressources sont parmi les plus faibles lorsqu’on les rapporte au nombre d’étudiants (5,8k€).
Le profil de ses étudiants montre une proportion de premier cycle (L) parmi les plus basses des universités françaises, et des proportions de deuxième et troisième cycle (MD), ainsi que de diplômes propres (DU, payants) les plus hautes.
Le nombre d’inscription en DU a d’ailleurs explosé en 2016, avec +50% en 2 ans.
Relativement aux autres universités, Paris 1 a les plus faible taux de titulaires et d’enseignants-chercheurs, mais le plus haut taux de doctorants et ATER. Elle a légèrement développé les contrats LRU.
Il résulte de sa politique RH et de sa démographie étudiante une baisse de plus de 10% de son taux d’encadrement (titulaire pour 100 étudiants) entre 2012 et 2018, avec une dynamique claire à partir de 2016 :
Il apparait à ces chiffres que les élections qui arrivent portent un lourd enjeu en ce qui concerne la titularité des enseignants et leur charge d’enseignement, tout comme sur le développement des formations payantes.
Malheureusement, les chiffres du ministères n’indiquent rien en ce qui concerne les vacataires et les personnels BIATSS, c’est pourquoi cette analyse ne peut pas aller plus loin. N’hésitez pas à m’informer de toutes données additionnelles pouvant être ajoutées à ce billet.
Autres liens
Paris 1. Journal des élections
Paris 1. Victoire des doctorants
Élue Directrice de l’École de droit @DroitSorbonne de @SorbonneParis1, la Déontologue de l’Assemblée m’a informé devoir quitter ses fonctions. Sur ma proposition et d’un commun accord, je la remercie d’avoir accepté de rester en poste jusqu’à la fin de l’année 2020. #DirectAN pic.twitter.com/M5PWGr9dDT
— Richard Ferrand (@RichardFerrand) November 17, 2020
Paris-1 : les propositions de cadrage des semestres pairs non votées adoptées à la CFVU
Arash Derambarsh, adjoint au maire de Courbevoie, est sanctionné pour plagiat par l'université de La Sorbonne. Conséquence : le diplôme de docteur en droit de cet avocat est annulé > https://t.co/WiKP6Alpcw pic.twitter.com/1ylKWOo5VK
— Le Parisien | 92 (@LeParisien_92) July 26, 2020
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