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syndicat – Le blog de Claude Lelievre
Le blog de Claude Lelievre

syndicat

Les mouvements lycéens existaient déjà sous Jules Ferry

A partir de la condamnation de certaines formes d »’action » qui peuvent être effectivement inacceptables, certains en viennent à s’en prendre à la légitimité même de l’existence d’organisations lycéennes en croyant sans doute que c’est l’effet d’un laxisme actuel post-soixante-huitard. Bien à tort! Par exemple, en réponse à un tweet de Luc Cédelle (journaliste au « Monde ») qui réagissait à juste titre à l’annonce d’un incendie dans un lycée lors d’une manifestation près de Toulouse : « un jour ou l’autre un drame peut advenir du fait de cette forme de  »lutte » qui rencontre une complaisance insensée », René Chiche (un dirigeant du syndicat d’enseignant nouveau venu « Action et Démocratie ») n’a pas hésité à tweeter : « ce qui est insensé, c’est d’encourager les lycéens à manifester au lieu d’étudier; ce qui est insensé et même ridicule, c’est de leur faire croire qu’il y a un syndicalisme lycéen« . Eh bien ce qui est d’abord frappant en l’occurrence, c’est l’absence (ridicule?) de recul historique de René Chiche Pages 34 et 35 de mon livre « Histoires vraies des violences à l’école » (paru chez Fayard en 2007): « Quelques mois avant la grande révolte du lycée Louis-le-Grand de janvier 1883, le premier congrès des lycéens du Sud de la… Savoir plus >

Mai 68 : un corps universitaire chamboulé bien avant

On ne peut pas comprendre Mai 68 (et sa possibilité) à l’Université sans prendre la mesure de la transformation profonde du corps des universitaires qui avait eu lieu durant la décennie précédente. Et nous sommes à cet égard, cinquante après, dans une situation bien différente. Dans l’enseignement supérieur, la croissance des effectifs est encore encore plus rapide que dans le primaire et dans le secondaire, sous l’effet en particulier de la politique volontariste de Charles de Gaulle.(le budget du supérieur, en francs constants, est multiplié par quatre sous sa présidence). De 1959 à 1968, le nombre des étudiants est multiplié par deux et demi (de 200 000 à 500 000) et celui des enseignants du supérieur fait plus que tripler (il passe de 7200 à 22 500). Il n’y a jamais eu, avant ou après, une telle accélération. Mais cette croissance est diversifiée selon les ordres d’enseignants qui constituent l’encadrement universitaire. L’effectif des professeurs et assimilés ne fait que doubler tandis que celui des maîtres-assistants et assistants quadruple. Alors qu’en 1959 les effectifs de professeurs et ceux des maîtres assistants et assistants s’équilibraient presque (3100 contre 4100), le corps des assistants et maîtres-assistants l’emporte largement en nombre sur celui des… Savoir plus >

Mai 68 :une réforme gaullienne des universités fondatrice pour 50 ans !

La loi d’ « orientation de l’enseignement supérieur » dite loi  »Edgar Faure » a été votée, le 7 novembre 1968. Et on peut tout à fait souscrire au jugement de l’historien Antoine Prost: « cette loi d’orientation de l’enseignement supérieur marque une rupture capitale dans l’histoire des universités françaises. Elle leur a donné un cadre administratif et institutionnel qui a globalement résisté aux alternances politiques. Sur la durée, il s’est même plutôt renforcé qu’altéré » (« Du changement dans l’école ; les réformes de l’éducation de 1936 à nos jours », 2015, Seuil, p. 167). Les universités disposaient jusque là d’une administration faible et dispersée. Elles étaient structurées en facultés quasi indépendantes (lettres, sciences, droit, médecine) dont chacune était dirigée par un doyen élu, assisté de deux assesseurs, et par un conseil où les professeurs seuls se taillaient la part du lion. La loi ‘’Edgar Faure’’ chamboule ces anciennes structures ‘’facultaires’’, et l’on va assister à la naissance de vraies ‘’universités’’. La loi fait éclater le cadre des anciennes facultés en deux instances nouvelles, les unes plus restreintes (les Unités d’Enseignement et de Recherche), l’autre plus large (l’Université). A la tête des UER sont élus des directeurs sans autres pouvoirs que de coordination pédagogique. A la tête des… Savoir plus >

Mai 68: une situation initiale fort différente de la nôtre pour ce qui concerne l’Ecole

Si on prend la peine de saisir ce qui était déjà en mouvement avant Mai 68, on ne peut manquer d’être surpris par l’ampleur et la diversité des éléments qui n’étaient plus véritablement en place et se trouvaient parfois déjà en changements concrets ou projetés, prêts à se  »précipiter » (au sens d’un  »précipité chimique ») vers l’avenir. Dans le primaire, 160 000 nouveaux enseignants ont été recrutés durant les quinze années qui précèdent. Ils sont largement majoritaires dans le corps de l’enseignement primaire en 1968. Or, contrairement aux  »anciens », plus de la moitié d’entre eux, recrutés en urgence, n’ont pas été ‘’normalisés’’ idéologiquement et pédagogiquement par les écoles normales, ce qui a eu pour conséquence de déstabiliser le corps enseignant du primaire et de le faire entrer peu ou prou dans une zone de turbulence ouverte à des changements diversifiés et à des postures diverses. Dans les années qui précèdent Mai 68, les effectifs de l’enseignement secondaire croissent encore plus brutalement que ceux du primaire sous l’effet surtout de la  »massification  »du secondaire qui a débuté beaucoup plus tôt qu’on ne le croit généralement. En 1968, les deux tiers des professeurs ont moins de 9 ans d’ancienneté et pour la plupart… Savoir plus >

Mai 68 et l’Ecole :  »précipitation  »et  »cristallisation »

 » Précipitation » au sens d’un  »précipité chimique » d’éléments déjà là en cours d’évolution ou projetés.  »Cristallisation » au sens d’une focalisation plus ou moins ardente et exclusive, clivante, qui rend les  »accommodements raisonnables » incertains ou difficiles. Avant Mai 68. Le 28 février1968, le ministre très gaullien de l’Education nationale- Alain Peyrefitte – présente au conseil des ministres les principaux points de « la réforme de l’enseignement engagée » (groupés sous le nom significatif de « rénovation pédagogique ») qui doivent faire l’objet d’une mise en œuvre dès la rentrée de septembre 1968 dans cent écoles primaires et trente collèges. Il est dit explicitement que « le cours magistral doit disparaître presque complètement à tous les niveaux ». Il est prévu que le latin et le grec disparaissent entièrement en sixième et cinquième. Les classes seront structurées « comme de petites républiques », avec des équipes de six à huit élèves élisant leur chef. Les membres de l’important colloque qui se tient à Amiens du 15 au 17 mars 1968 (soutenu et conclu par le ministre de l’Education nationale Alain Peyrfefitte) s’accordent sur « l’urgence d’une rénovation éducative aussi bien que pédagogique qui ne saurait être différée». Le rapport final stigmatise « les excès de l’individualisme qui doivent être supprimés en renonçant au principe… Savoir plus >

Le ministre Blanquer n’a pas tenu l’engagement du candidat Macron de  »simplification » du bac

Il était pourtant  »simple » (en son principe) de simplifier le baccalauréat en prenant pour principe de base le  »vrai »contrôle continu. C’est d’ailleurs ce que vient de rappeler clairement le SGEN qui était partisan de cette réforme : « A ce jour, c’est 100% des notes données par les professeurs qui sont prises en compte pour l’affectation dans les filières sélectives de l’enseignement supérieur (CPGE, IUT, STS…). D’un côté on ferait confiance aux enseignants, d’un autre côté, on se méfierait de leur façon de noter. Les opposants au contrôle continu n’ont jamais remis en cause cette affectation sur les notes données par les professeurs des élèves… ». Or le ministre Blanquer n’a accordé que 10 % pour le baccalauréat à ce  »contrôle continu ». Pourtant, dans son interview parue dans « L’Etudiant » le 30 mars dernier, Emmanuel Macron avait été lui aussi très clair , et dans le même sens: « Nous faisons confiance au contrôle continu et au jugement des professeurs pour l’entrée dans les formations sélectives (écoles préparatoires aux grandes écoles, sections de techniciens supérieurs, IUT, écoles post-bacs). Pourquoi en seraient-ils incapables pour le baccalauréat? ». Il s’agissait bien du  »contrôle continu » entendu comme l’ensemble des évaluations ordinaires faites au fil des années (en première et terminale) présentes… Savoir plus >

En attendant Mathiot : quid des 9 propositions du 15 janvier 2009 d’un collectif de 19 organisations ?

On devrait connaître au cours du mois de janvier les conclusions de la mission dévolue à Pierre Mathiot sur les réformes du lycée et du baccalauréat. Dans un contexte du même type (à savoir une mission « d’analyse, de compréhension, d’écoute et de proposition » sur la réforme du lycée confiée à Richard Descoings début janvier 2009 par Nicolas Sarkozy), un collectif de 19 organisations avait rendu publiques le 15 janvier 2009 neuf propositions pour réformer le lycée. Ce collectif regroupait notamment des syndicats d’enseignants (SE-Unsa, Sgen-CFDT), des syndicats lycéens ou étudiants (UNL, Unef, Confédération étudiante), des associations éducatives (Ligue de l’Enseignement), des mouvements pédagogiques (Crap-Cahiers pédagogiques) et des associations d’élus (Association des Régions de France). « 1) L’organisation du lycée est modulaire : modules communs et modules d’exploration en seconde ; modules communs et modules de spécialisation progressive en cycle terminal. 2) Les voies générales et technologiques sont fusionnées. 3) Les modalités de la certification terminale (baccalauréat) tiennent compte de cette nouvelle organisation : les modules sont capitalisés après validation en cours de formation. En plus de cette capitalisation, le baccalauréat fait l’objet d’un nombre réduit d’épreuves terminales et d’une épreuve intégrée représentative du parcours de l’élève. 4) Les modules sont définis… Savoir plus >

L’immigration ne devrait pas être traitée comme un  »détail » de l’histoire

Elle est pourtant toujours réduite à la portion congrue dans les nouveaux programmes d’histoire de l’Ecole obligatoire alors même que la question de l’immigration est sur le devant de la scène, et sans doute pour bien des années. On pourra certes objecter qu’il ne faut pas surcharger les programmes si on veut qu’ils soient effectivement traités et surtout maîtrisés par les élèves. Et l’on aura mille fois raison. Mais cela signifie qu’il faut savoir choisir, quitte à  »sacrifier » des questions secondaires (et parfois traditionnellement traitées) à ce qui apparaît manifestement de plus en plus essentiel pour que les (futurs) citoyens aient davantage de repères pour mieux se situer, en particulier sur cette question ( à la fois vive, complexe et d’avenir). Là aussi, comme cette question est  »vive », on peut certes comprendre que l’on y va avec beaucoup de retrait (voire à reculons). Pourtant, c’est ce qui a des enjeux qui fait le plus souvent sens et suscite l’intérêt véritable. C’est certes plus difficile et plus délicat à traiter que des questions (presque)  »mortes ». Mais c’est aussi ce qui donne en réalité sa dignité et son plein enjeu à l’enseignement de l’histoire, qui a entre autres pour tâche de contribuer à… Savoir plus >

Les élections de parents d’élèves dans l’Ecole publique

C’est la semaine du retour annuel des élections de parents d’élèves ; et c’est le moment de revenir sur l’histoire longue et tourmentée de leurs représentations Cela commence de façon particulièrement tendue. En septembre 1909, les cardinaux et évêques de France préconisent la création d’une nouvelle forme d’organisation, les « associations des pères de famille » : « vous avez le devoir et le droit de surveiller l’école publique. Rien de ce qui est mis entre les mains et sous les yeux de vos enfants ne doit vous échapper : livres, cahiers, images, tout doit être contrôlé par vous ». Finalement, fin janvier 1914, la Chambre des députés vote des dispositions afin d’ « assurer la défense de l’école laïque » contre les parents qui empêcheront leurs enfants de participer aux exercices réglementaires de l’école communale, ou de se servir des livres qui y sont régulièrement mis en usage. Dans l’enseignement secondaire public, une fédération d’associations de parents d’élèves est créée en 1910, essentiellement par des pères d’élèves de milieux bourgeois qui accordent une primauté à la famille dans l’éducation des enfants. En 1926, cette fédération est reconnue officiellement sous le sigle FAPELC (Fédération des associations de parents d’élèves des lycées et collèges). Elle se développe surtout à partir de la… Savoir plus >

La loi Haby a été promulguée il y a quarante ans déjà

C’était le 11 juillet 1975. Elle avait été précédée (et elle a été suivie) de mises en cause très vives, en particulier à propos de ce que l’on appellera plus tard le  »collège unique » (qui avait été voulu personnellement par le président de la République Valéry Giscard d’Estaing et non par son ministre de l’Education nationale René Haby). « Article 4 :Tous les enfants reçoivent dans les collèges une formation secondaire. Celle-ci succède sans discontinuité à la formation primaire en vue de donner aux élèves une culture accordée à la société de leur temps. Elle repose sur un équilibre des disciplines intellectuelles, artistiques, manuelles, physiques et sportives et permet de révéler les aptitudes et les goûts. Elle constitue le support de formations générales ou professionnelles ultérieures, que celles-ci la suivent immédiatement ou qu’elles soient données dans le cadre de l’éducation permanente. Les collèges dispensent un enseignement commun, réparti sur quatre niveaux successifs. Les deux derniers peuvent comporter aussi des enseignements complémentaires dont certains préparent à une formation professionnelle ; ces derniers peuvent comporter des stages contrôlés par l’État et accomplis auprès de professionnels agréés. La scolarité correspondant à ces deux niveaux et comportant obligatoirement l’enseignement commun peut être accomplie dans des classes préparatoires… Savoir plus >