Encore un livre sur Gaston Bachelard dira-t-on. Mais c’est un livre tout à fait original sur un homme au parcours o combien singulier écrit par un IA-IPR de l’académie de Nancy, titulaire d’un DEA de philosophie Bachelard a connu une certaine célébrité dans le monde universitaire et même dans le monde pédagogique en raison notamment de la notion de »rupture épistémologique » qui portait sur l’origine de certaines difficultés de la connaissance: une problématique intéressante pour les chercheurs et pour les enseignants . Il a été connu aussi (et peut-être davantage encore) pour ses considérations dans ce qui paraît a priori un autre domaine (bien à tort d’ailleurs) celui de l’imaginaire. Jean-Michel Wavelet ne manque pas de revisiter tout cela à sa façon (il avait d’ailleurs consacré son mémoire de maîtrise de philosophie à la notion de »rupture » chez Bachelard) en deux forts chapitres: le chapitre 3 portant sur »le chemin de la science et des mathématiques; la force du connaître » et le chapitre 5 portant sur « le chemin de l’imaginaire; inventer et créer » (avec en intercalé, et ce n’est pas un hasard, le chapitre 4 portant sur »le chemin de la pédagogie; apprendre en construisant »). La première grande originalité du… Savoir plus >
Claude Lelièvre
8 octobre 2019
Non classé, recherche
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C’est ce qui a été mis en avant lors de la conférence de presse du 11 janvier tenue par Stanislas Dehaene (le président du Conseil scientifique nouvellement créé) en présence du ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer. Et c’est l’un des cinq axes choisis pour le travail du Conseil scientifique : « la métacognition, plus simplement »apprendre à apprendre » : il est intéressant pour les enfants de se comprendre soi-même, de comprendre comment ils apprennent, de maîtriser les stratégies d’apprentissage ». Le mot d’ordre « apprendre à apprendre » a une longue histoire qui est loin d’être tranquille. Au contraire, il a été l’objet de furieuses controverses. Le choix de cet axe de travail, et en particulier celui de l’expression « apprendre à apprendre » revendiquée explicitement et publiquement, n’a donc rien d’anodin. Il est même, à certains égards, de l’ordre du »défi ». « Apprendre à apprendre » est un mot d’ordre pédagogique qui n’est nullement apparu dans le cadre de la mouvance pédagogique de l’Education nouvelle comme on le croit souvent, et encore moins dans le cadre de »mai 68 » ou du début des années 1980 (des erreurs historiques qui ne sont pas pour rien dans la vivacité des controverses). Mais elles ont pu être partagées voire propagées, entre… Savoir plus >
Claude Lelièvre
22 janvier 2018
apprentissage, recherche, refondation de l'Ecole
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En ces temps d’incertitudes »républicaines » et »pédagogiques », la réédition (raccourcie) du célèbre »Dictionnaire de pédagogie » dont le maître d’oeuvre a été Ferdinand Buisson est la bienvenue. Cette réédition (chez ‘‘Bouquins », un millier de pages, 32 euros) rassemble 250 textes signés des meilleurs spécialistes de l’époque (celle de la troisième République triomphante) L’historien Pierre Nora a accepté que l’article qu’il avait consacré au « Dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson ; cathédrale de l’école primaire » dans le premier tome des « Lieux de mémoire » en 1984 soit reproduit intégralement en « guise de préface ». On se souvient du début : « A qui voudrait saisir, dans toute la rigueur de son enchaînement, mais aussi dans l’infinie richesse de ses constellations, le lien absolu qui unit tout droit la Révolution à la République, la République à la raison, la raison à la démocratie, la démocratie à l’éducation, et qui, de proche en proche, fait donc reposer sur l’instruction primaire l’identité même de l’être national, on conseillerait en définitive un ouvrage et, s’il fallait n’en élire qu’un seul celui-ci : « le Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire de Ferdinand Buisson ». Un bon conseil à suivre… D’autant que Philippe Meirieu, dans un avant propos très à propos ( « De Ferdinand Buisson… Savoir plus >
Claude Lelièvre
25 octobre 2017
Non classé, recherche, refondation de l'Ecole
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Les deux décrets du 22 juin 1966 signés par le ministre de l’Education nationale Christian Fouchet ont modifié profondément la structure des enseignements littéraires et scientifiques à l’Université, il y a tout juste cinquante ans. Quelques années après la Libération, une année de « propédeutique » avait été créée, en sciences (1947) et en lettres (1948). Elle était suivie de deux années de licence. L’année de propédeutique avait été instituée pour permettre aux étudiants de s’adapter aux méthodes du supérieur et de choisir leur discipline. Mais leur encadrement laissait à désirer. Et les novateurs disciplinaires reprochaient à la »propédeutique » d’ignorer les disciplines émergentes, surtout en lettres. En lettres , la propédeutique se divisait en deux sections : classique et moderne. En sciences, elle était structurée en trois sections : mathématiques générales et physique (MGP), mathématiques, physique et chimie (MPC) et sciences physiques, chimiques et naturelles (SPCN). Le premier cycle littéraire, sanctionné par un diplôme universitaire d’études littéraires (DUEL) est structuré désormais en neuf sections (l’histoire de l’art, la psychologie et la sociologie conquérant en particulier leur autonomie). Le premier cycle scientifique n’est plus accessible qu’aux bacheliers scientifiques. Il distingue désormais mathématiques et physique (MP), physique et chimie (PC), biologie et géologie (BG). Le second… Savoir plus >
Claude Lelièvre
21 juin 2016
dilpômes, licence, recherche, supérieur
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L’inattendu retournement de situation de Geneviève Fioraso qui passe du statut de ministre de plein exercice de l’Enseignement supérieur et de la recherche à celui de simple secrétaire d’Etat invite à un retour vers le passé des titulaires de ces différentes responsabilités, à commencer par Alice Saunier-Seïté qui a connu – elle- un destin tout à fait inverse puisqu’elle est passée directement de son statut de secrétaire d’Etat aux Universités (de janvier 1974 à janvier 1976) à celui de ministre de plein exercice (le premier du genre) des Universités (de janvier 1978 à mai 1981). Le seul autre cas de changement de statut dans ce domaine (mais de façon discontinue et dans un sens qui peut être considéré comme » normal ») est arrivé à François d’Aubert, qui a été secrétaire d’Etat à la Recherche de novembre 1995 à juin 1997 avant d’être ministre délégué chargé de la recherche de mars 2004 à juin 2005. Il y a eu sous la cinquième République, depuis la nomination du premier secrétaire d’Etat aux Universités décidée par Valéry Giscard d’Estaing le 8 juin 1974 ( à savoir Jean-Pierre Soisson, qui a exercé de juin 1974 à juin 1976), seize personnes en tout à ces… Savoir plus >
Claude Lelièvre
10 avril 2014
agrégation, dilpômes, recherche, supérieur
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Benoît Hamon vient d’être nommé à la tête d’un grand ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Contrairement à ce que l’on croit souvent, cela a été la règle largement dominante depuis le début de la cinquième République, puisque la séparation entre le ministère de l’Education nationale d’une part, et le Supérieur et la Recherche d’autre part, n’a été effective que durant 12 ans sur les 56 ans qui nous séparent de mai 1958. Et cette séparation n’est pas non plus (autre idée répandue!) une réalité advenue récemment (ce qui serait le signe d’une »modernité nécessaire »), puisqu’elle a eu lieu en trois périodes distinctes, dont deux assez anciennes. Les moments où les enseignements supérieurs ont échappé à l’autorité du ministre de l’Education nationale ont été en effet plutôt sporadiques sur l’ensemble de la Cinquième République : trois ans d’avril 1978 à mai 1981 avec Saunier-Seïté ; deux ans d’avril 1993 à mai 1995 avec François Fillon ; sept ans de mai 2007 à avril 2014, avec Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez , puis Geneviève Fioraso ). Soit pas plus de 12 ans en tout sur 56 ans de Cinquième République en trois temps : ce qui fait 44 ans… Savoir plus >
Claude Lelièvre
2 avril 2014
ESPE, licence, recherche, supérieur
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Des chercheurs et enseignants chercheurs s’adressent au ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur pour attirer son attention sur le caractère tout à fait discutable de certains des critères que l’AERES a retenus pour procéder à l’évaluation de l’activité scientifique des équipes de recherche et des établissements universitaires. Ecrite par André Sirota et contresignée immédiatement par une bonne trentaine d’autres chercheurs ou enseignants chercheurs après quelques amendements, cette lettre ouverte sera sans doute signée par beaucoup d’autres (s’adresser à A.sirota@orange.fr ou sirota@u-paris10.fr). Juillet 2011 à Monsieur Laurent WAUQUIEZ Ministre de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur Monsieur le Ministre, Nous soussignés, chercheurs et enseignants chercheurs, nous adressons à vous pour attirer votre attention sur quelques-uns des critères que l’AERES a retenus pour procéder à l’évaluation de l’activité scientifique des équipes de recherche et des établissements universitaires. En effet, nous avons constaté que ces critères aboutissaient à la dévalorisation des équipes et des établissements, alors même que les plus hautes autorités de l’État affirment viser « l’excellence ». Tout d’abord, les chercheurs étant aujourd’hui désignés sous le terme de « produisants », bon nombre de chercheurs sont considérés comme improductifs alors qu’ils contribuent aux recherches de leur équipe et publient.
Claude Lelièvre
2 juillet 2011
évaluations, rechercheéquipe de recherche, évaluation d'établissments
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Aux trois quarts de la législature actuelle, on peut déjà tirer un premier bilan de l’application ou non des engagements qui avaient été pris par l’UMP en 2007 (sous la houlette de son président-candidat Nicolas Sarkozy) sous le beau titre de «gagner la bataille de l’intelligence». Trente engagements avaient été pris pour l’enseignement supérieur. On se contentera de leur rappel, chacun pouvant apprécier dès lors s’ils ont été tenus, ou s’ils ont fait l’objet seulement d’un commencement d’application, ou bien s’ils ont été purement et simplement ‘’oubliés’’ (les commentaires des uns et des autres seront donc les bienvenus…). On remarquera en tout cas sans peine que les engagements qui concernaient directement les étudiants (dans leurs conditions de vie ou d’études) ont été ceux qui ont été les moins respectés.
Claude Lelièvre
1 mars 2011
Non classé, recherche, supérieurengagement, programme
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C’est le mot d’ordre lancé en 1969, il y a tout juste 40 ans, par le grand mathématicien Jean Dieudonné. Il s’agissait d’en finir avec l’enseignement traditionnel des mathématiques où la géométrie tenait une place éminente. Il n’est sans doute pas sans signification que le mot d’ordre « A bas Euclide ! » ait été lancé par Jean Dieudonné dans un séminaire organisé à Royaumont par l’ Organisation européenne de coopération économique ( OECE, future OCDE ). D’autant que la même OECE avait réuni huit ans auparavant, en Yougoslavie, un séminaire international à l’issue duquel avait été publié – sous le titre « Mathématiques nouvelles » – un programme type pour l’enseignement secondaire. La réforme qui met les mathématiques dites ‘’modernes’’ au programme des enseignements scolaires à partir de 1969 n’est nullement une improvisation post-soixante-huitarde, comme beaucoup le croient. Au tout début de cette aventure, il y a, dès avant 1940, un groupe de jeunes mathématiciens qui entendent restructurer l’enseignement des mathématiques à l’université pour y intégrer les apports de la recherche depuis le début du XX° siècle. Connu sous le nom collectif de « Bourbaki », ce groupe met en œuvre un formalisme unificateur qui trouve un grand écho… Savoir plus >
Claude Lelièvre
10 décembre 2009
lycée, Non classé, recherchemathématiques, pédagogie
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Le CNRS a désormais soixante-dix ans. Mais cette vénérable institution n’est pas née d’un seul coup, ni sans à coups. Le CNRS a été créé par un décret du président de la République Albert Lebrun le 19 octobre 1939. Le contexte doit retenir l’attention : la France est déjà en guerre, et la facilité avec laquelle la Wehrmacht – forte d’une supériorité technique redoutable – vient de disposer de la Pologne a frappé les esprits. La mobilisation du pays doit se faire, et la recherche – dans ces conditions – ne doit surtout pas faire exception : le CNRS doit organiser l’effort scientifique de guerre, et ses laboratoires doivent participer au premier chef à la lutte contre le Reich. A vrai dire, le CNRS n’est pourtant pas une création ex nihilo, faite tout à coup et d’un seul coup. Depuis le début du XX° siècle, en effet, des caisses de financement et des offices de recherche ont été créés. Et, dans les années 1930, grâce aux initiatives de certains grands scientifiques ( au premier rang desquels le prix Nobel de physique Jean Perrin ), elles se sont multipliées. A la veille du conflit, la France s’est ainsi déjà dotée d’une… Savoir plus >
Claude Lelièvre
18 novembre 2009
Non classé, rechercheCNRS, recherche
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